le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 2 mai 2003 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 13:33 Éditorial

Les clichés n’aident pas

Les clichés n’aident pas
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Il y a des jours où je n’ai pas le goût d’être politiquement correct et où certaines déclarations me font grimper dans les rideaux. C’est comme ça aujourd’hui. Tant pis !

En lisant l’opinion d’un défenseur de l’environnement (voir article en page 6), j’ai sursauté au passage suivant : «Traditionnellement liés à la terre, les Autochtones ont une conception différente de leur environnement. » Il est vrai que dans un monde idéal, les gens le plus près de la terre seraient ceux qui en prennent le plus soin. Or, par expérience personnelle, il m’a été permis de douter de la véracité de ce raisonnement.

Il y a quelques années de cela, je me retrouvais dans un bateau naviguant le fleuve Mackenzie. À un moment, il faut changer le réservoir et ajouter de l’huile au carburant. Cette opération terminée, le bidon d’huile, maintenant vide, est simplement jeté dans le fleuve. Personne, sauf moi, ne s’en offusque. Quelques années plus tard, toujours sur les rives du fleuve, j’essaie de dégripper le boulon de vidange pour effectuer un changement d’huile au moteur de mon bateau. J’ai un petit contenant sous le moteur pour recueillir cette huile. Un bon samaritain décide de m’aider et sa première intervention est de repousser du pied le contenant pour laisser l’huile s’écouler directement dans le fleuve. C’est ti pas propre ?

Si on se cache derrière une vision exotique et idéaliste de la société ténoise, on n’aidera pas les générations futures à hériter d’un environnement sain et propre. Tout effort de conscientisation de la population pour la préservation de l’environnement devrait donc considérer sérieusement de prendre pour public cible les Autochtones des TNO qui vivent en contact étroit avec la nature.

En matière d’environnement, le pragmatisme, plutôt que le romantisme, est de rigueur.