le Mardi 25 novembre 2025
le Dimanche 23 novembre 2025 8:29 Culture

L’essor de la musique classique au modernisme 48

Propulsé dans la diversité culturelle de Lüneburg après une enfance marquée par la perte et l’apprentissage familial, Bach s’initie à l’orgue, au violon et aux subtilités du contrepoint auprès de musiciens réputés. De l’église Saint‑Michel aux salons aristocratiques, il conquiert l’art de la polyphonie et prépare l’éclosion de son génie créateur.

L’essor de la musique classique au modernisme 48
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Suivant la tradition musicale de la famille de Jean‑Sébastien Bach, son frère Johann Christoph, âgé de 24 ans, travaille comme organiste à l’église Saint‑Michel de la ville d’Ohrdruf. En raison du contexte religieux et intellectuel de sa fonction, Johann Christoph a accès aux bibliothèques et centres de documentation de la ville, parmi lesquels l’église Saint‑Michel possède l’une des plus importantes collections de partitions de la région de Thuringe. En 1695, les deux frères deviennent orphelins et Christoph accueille Jean‑Sébastien chez lui, poursuivant sa formation à l’orgue, aux méthodes de contrepoint et aux styles de la musique classique.

En 1700, Jean‑Sébastien Bach entre au gymnasium Saint‑Michel de Lüneburg, un établissement d’enseignement équivalent au secondaire au Canada et au lycée en France. Y sont principalement enseignés l’histoire, les mathématiques, la rhétorique, la littérature ainsi que le latin et le grec. Il y étudie jusqu’en 1703. Parallèlement, il se forme à l’orgue, au clavecin et au violon, et rencontre d’autres élèves venus de divers pays européens avec lesquels il découvre les compositeurs de leurs traditions respectives. Pendant les vacances, il séjourne dans des villes dont les églises possèdent certains des meilleurs orgues d’Europe, non seulement par l’amplitude de leur tessiture, mais aussi par la qualité de leur timbre et la résonance des tuyaux projetant le son dans les espaces clos des églises et cathédrales. Parmi ces lieux figure l’église Saint‑Nicolas de Hambourg, où officie l’organiste virtuose Vincent Lübeck, avec qui Jean‑Sébastien se lie d’amitié. Ensemble, ils partagent et analysent leurs connaissances en composition, en explorant les possibilités des différents claviers de l’orgue qui permettent de créer une polyphonie harmonieuse sans changer de timbre.

En 1703, Jean‑Sébastien est diplômé du gymnasium de Lüneburg et commence à travailler comme violoniste dans l’orchestre de chapelle du château du duc Jean Ernest III. Ce château, situé à Weimar, joue un rôle important dans le développement artistique et musical de l’Allemagne depuis le Moyen Âge. La même année, Bach est invité à inaugurer l’orgue de l’église d’Arnstadt, en Thuringe, ce qui lui donne l’occasion de faire entendre ses propres œuvres pour orgue destinées aux chœurs luthériens. Parmi celles‑ci figure Allein Gott in der Höh sei Ehr (Gloire à Dieu au plus haut des cieux), écrite dans un style inspiré du chant grégorien, mais traité de manière polyphonique.