C’est à Dawson City, au Yukon, qu’avait lieu, le 15 mai, la seconde conférence réunissant les ministres responsables de l’industrie minière du Yukon, des TNO et du Nunavut, et le ministre des Affaires indiennes et du Nord Canada, Robert Nault. Ce dernier en a profité pour faire l’annonce de l’octroi de 4 millions de dollars, sur deux ans, pour mettre à jour les données géoscientifiques au Nord du 60e parallèle.
Le versement de cet argent fait suite à un engagement pris au cours de la conférence de Yellow-knife, l’année dernière. Un comité mixte de l’industrie et du gouvernement avait alors reçu pour mandat d’élaborer une stratégie de développement au niveau de la géoscience. « Le comité nous a proposé une formule de financement visant à répondre aux objectifs. Nous discuterons avec les trois gouvernements territoriaux et nous nous assurerons que le financement ira là où le travail est nécessaire », d’expliquer le ministre Nault, qui signale qu’il ne s’agit que d’un premier versement en cette matière.
Co-président de la conférence, le ministre yukonnais de l’Énergie, des Mines et des Ressources, Archie Lang, croit qu’il s’agit d’une bonne nouvelle. « Il s’agit d’un pas vers l’avant dans le sens où nous nous dirigeons vers des données géoscientifiques modernes et il reste encore beaucoup de travail à faire sur le sujet ».
D’autres sujets ont aussi été abordés par les quatre ministres. L’investissement en infrastructures et le développement économique ont fait partie des discussions, tout comme certains problèmes transfrontaliers, comme celui créé par la mine de Tungsten. « Dans ce cas, le Yukon fournit les services, alors que la mine est aux TNO. Nous avions donc plusieurs problèmes transfrontaliers et nos discussions positives sur le sujet constitueront un bon précédent pour le futur », d’indiquer M. Lang. Utilisant l’exemple des premiers ministres des territoires dans le dossier de la santé, ce dernier a réitéré l’engagement des ministres territoriaux à travailler main dans la main lorsque viendra le temps de faire face à Ottawa sur divers enjeux.
Des représentants d’organismes de conservation de la faune étaient aussi sur place pour faire des présentations aux ministres. « Notre industrie peut travailler avec les groupes de conservation afin qu’ils nous reviennent avec un but commun de cohabitation », de mentionner Archie Lang.
De son côté, le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique des TNO, Jim Antoine, note que la population du Nord doit être au centre du développement. « Les trois territoires ont des problèmes et des préoccupations similaires pour préparer leurs résidents au développement des ressources ». Ce dernier en a profité pour faire pression sur le fédéral dans le dossier de la dévolution. « Nous demandons du financement additionnel de la part du gouvernement fédéral, qui reçoit l’argent du développement des ressources », indique-t-il.
M. Antoine voudrait aussi négocier des accords de développement économique avec le gouvernement fédéral. « La dernière fois que nous avons eu un accord de ce genre, c’était en 1996, mais ça a été coupé. Les provinces de l’Ouest, par exemple, ont accès à Diversification économique de l’Ouest et elles reçoivent de l’argent du fédéral, même si elles ont l’argent du développement de leurs ressources », mentionne celui qui aimerait faire front commun avec ses deux voisins sur ces sujets.
Le ministre fédéral des Affaires indiennes et du Nord ne croit pas que la dévolution sera la panacée. « La dévolution ne sera pas la réponse aux rêves de tout le monde. Nous devrions abandonner cette croyance que la dévolution va simplifier les choses au point où tout le monde aura une meilleure économie. Nous négocierons avec les TNO, comme nous l’avons fait avec le Yukon et comme nous le ferons éventuellement avec le Nunavut, mais nous devons être réalistes, il y a encore beaucoup de travail à faire », dit-il.
Le ministre Jim Antoine a été questionné sur la récente déclaration du ministre des Finances, Joe Handley, à l’effet que les TNO n’auraient peut-être plus les moyens de s’offrir de nouveaux développements. Jim Antoine a émis des réserves sur cette déclaration du ministre des Finances. « C’est évidemment son opinion, mais ça ne vient pas du Cabinet », précise-t-il, tout en ajoutant qu’il entendait aborder la question avec son collègue.