Pour Alison Dickson, gestionnaire, Substances organiques et métaux à Environnement et Changement climatique Canada et cheffe de la délégation canadienne, des progrès ont été réalisés sur certaines questions importantes.
La convention de Minamata sur le mercure est une convention internationale développée sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’environnement, et qui vise à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure.
Créée en 2013, elle se tient tous les deux ans et réunit 128 pays signataires. Cette année, plus de 1000 personnes étaient présentes et près de 4 000 ont suivi les réunions en ligne. Les parties ont adopté 22 décisions visant à faire progresser l’objectif de la Convention, qui est de protéger la santé humaine et l’environnement contre la pollution par le mercure.
Dans son discours de clôture, le président de la COP-6, Osvaldo Álvarez Pérez (Chili), a souligné la discipline, la flexibilité et l’unité d’intention qui continuent de faire progresser la Convention : « Merci à tous pour votre confiance, votre humour et votre coopération inlassable. Grâce à votre créativité et à votre engagement, nous avons fixé de nouveaux objectifs ambitieux et, ensemble, nous avons laissé le mercure un peu plus loin derrière nous. »
Alors que toutes les décisions sont adoptées par consensus, Mme Dickson, gestionnaire des Substances organiques et métaux à Environnement et Changement climatique Canada et cheffe de la délégation canadienne, estime que la collaboration et le dialogue sont au cœur des discussions qui font de cette convention un succès. « Tout le monde est venu travailler de bonne foi et des progrès ont été réalisés sur certaines questions importantes », a-t-elle indiqué.
Des progrès notables
Parmi les avancées notables, Alison Dickson liste l’accord sur la proposition du Canada de faire avancer les travaux sur le commerce mondial et l’approvisionnement en composés du mercure. Également, la décision de renforcer l’engagement avec les peuples autochtones dans le cadre de la Convention. En outre, les Parties ont convenu d’intensifier leurs efforts pour réduire l’utilisation du mercure dans l’exploitation aurifère artisanale et à petite échelle et de soutenir la transition vers des pratiques sans mercure en promouvant des approches plus durables tout au long de la chaine d’approvisionnement en or, explique-t-elle.
Dans le passé, le Canada a réduit ses émissions anthropiques de mercure de plus de 95 %. Cependant, une très grande partie de la pollution au mercure résultant de l’activité humaine se déposant au Canada provient de sources extérieures au pays.
Selon Mme Dickson, le gouvernement du Canada est préoccupé par les effets du mercure sur l’environnement et les populations. Le Canada et d’autres pays reconnaissent également les liens entre la pollution par le mercure et d’autres problèmes environnementaux, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité. La coopération s’intensifie au niveau international pour mener des actions combinées visant à traiter toutes ces questions. « C’est pourquoi nous travaillons d’arrachepied avec nos partenaires dans le cadre de la Convention de Minamata pour lutter contre le mercure et veiller à ce que le traité atteigne son objectif », ajoute-t-elle.
Le Canada a modifié en 2024 le règlement sur les produits contenant du mercure afin de restreindre davantage la fabrication et l’importation de produits en contenant et de se conformer à ses engagements au titre de la Convention de Minamata. Entre 2026 et 2035, « ces modifications devraient permettre de réduire de 681 kg la quantité de mercure rejetée dans l’environnement canadien », explique Mme Dickson.
La voix des Inuvialuits à la COP
Le président par intérim du Conseil circumpolaire inuit du Canada, Herb Angik Nakimayak était présent à la Convention. Des progrès très significatifs ont été accomplis et la perspective des peuples autochtones est mieux prise en compte aujourd’hui, selon M. Nakimayak. Celui-ci a été élu à la 18e Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest en novembre 2015 en tant que député pour la circonscription de Nunakput.
« Au fil du temps, nous avons établi d’excellentes relations de travail avec le Canada. En ce qui concerne la Convention de Minamata, le Canada nous a beaucoup inclus, nous les Inuits, ainsi que les données (collectées) que nous apportons à cette convention, et a fait entendre notre voix » explique-t-il.
Le Canada a su défendre « nos intérêts lors des négociations et veiller à ce que les voix des peuples autochtones soient entendues, que les peuples autochtones soient inclus et que nos déclarations soient transmises aux instances concernées », ajoute-t-il. Cette année, plusieurs membres des collectivités inuites du Canada ont siégé dans le caucus autochtone aux côtés de représentants de groupes autochtones de l’Amazonie.
L’intérêt manifesté par toutes les délégations participant à la Convention a vraiment montré à quel point les peuples autochtones peuvent apporter leur contribution. D’autant plus que les peuples autochtones, y compris dans l’Arctique, sont parfois les plus touchés par les effets des contaminations dues au mercure.
La septième Conférence des Parties à la Convention de Minamata sur le mercure se tiendra à Genève du 14 au 18 juin 2027.
Articles de l’Arctique est une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.
