Pour le président de l’Aboriginal Pipeline Group, Fred Carmichael, le mandat confié au Aboriginal Pipeline Group, en 2000, par les Autochtones des TNO, a été rempli avec succès. Il s’agissait de s’assurer d’avoir au moins un tiers des parts dans un éventuel gazoduc qui serait construit aux Territoires du Nord-Ouest. L’annonce de la signature d’une entente entre son organisation et la TransCanada Pipeline Company a été faite le 18 juin dernier.
Entre 70 et 80 millions de dollars étaient nécessaires à l’Aboriginal Pipeline Group pour faire partie du processus qui mènerait au dépôt des projets préliminaires aux différentes agences d’évaluation des répercussions environnementales et de réglementation. L’argent a été prêté au groupe autochtone par la TransCanada Pipeline Company.
« Maintenant que la trousse d’information préliminaire a été déposé, une première étape est faite. La prochaine étape, à laquelle les Autochtones portent beaucoup d’attention, est de négocier les accords de bénéfices », de faire savoir M. Carmichael. Déjà, les organismes ayant à faire l’évaluation du projet ont fait savoir que le dossier déposé était complet et qu’ils procéderaient aux premières étapes de l’évaluation. Le processus d’évaluation a déjà été établi dans le Plan de coopération visant l’évaluation des répercussions environnementales et l’examen réglementaire d’un projet de gazoduc dans les Territoires du Nord-Ouest. Ce plan a été rendu public en juin 2002, et constitue le guide de travail pour la quinzaine d’agences et d’organismes ayant un rôle à jouer dans cette étape à caractère administratif.
Les accords de bénéfices incluraient l’accès au territoire et l’assurance de bénéfices pour la population et les entreprises autochtones. Selon M. Carmichael, il pourrait s’agir du même type d’entente que celles conclues entre les mines de diamants et les Premières Nations.
Pour compléter sa participation au projet de pipeline, l’Aboriginal Pipeline Group aura aussi à trouver un milliard de dollars. « Nous passerons par les sources commerciales, avec le support de la TransCanada Pipeline Company. Ça peut être avec n’importe quelle banque commerciale, les fonds de pension ou des choses comme ça », d’expliquer M. Carmichael.
Le remboursement de ces dettes se ferait à partir des revenus créés par l’utilisation du gazoduc par les compagnies pétrolières qui utiliseraient le service. Rappelons que le projet avait d’abord été proposé par Imperial Oil, qui est gestionnaire du projet, ConocoPhillips Canada, Shell Canada Limited et ExxonMobil Canada (qui sont tous des producteurs), ainsi que l’Aboriginal Pipeline Group. Trois réserves de gaz, situées dans le delta du Mackenzie, sont déjà convoitées par les compagnies énergétiques. Il s’agit de Taglu, Parsons Lake et Niglintgak.
Le Deh Cho
Jusqu’à maintenant, la région du Deh Cho n’a toujours pas permis l’accès à ses terres pour la construction du gazoduc. Les leaders autochtones de cette région préfèrent attendre que leur processus de revendication territoriale soit complété avant de le faire, si bien que les Premières nations de l’endroit ne sont toujours pas membre de l’Aboriginal Pipeline Group.
De son côté, Fred Carmichael demeure confiant sur le sujet. « Nous avons toujours dit que nous respecterions le processus du Deh Cho et c’est ce que nous faisons. Ils pourront s’embarquer quand ils le voudront, la porte demeure toujours ouverte », fait-il savoir.
Selon lui, la récente création d’une branche économique, le Deh Cho Business Development Center, dans cette région est porteuse de bonnes nouvelles. « Un des groupes, l’Acho Dene Koe (Fort Liard) a signé et il y a déjà un contrat sur les connaissances traditionnelles de signé avec eux. Je suis sûr qu’ils finiront par se joindre à nous », de lancer le président de l’Aboriginal Pipeline Group.