Le consul général d’Israël, Meir Romem, a eu de la chance lors de la visite de l’usine de polissage et de taillage de diamant Deton’Cho, le 14 juillet dernier. Il a pu s’entretenir longuement en hébreu avec l’un des travailleurs, un Israélien venu s’installer dans le Grand Nord pour mettre à profit ses talents. La venue de travailleurs d’Israël à Yellowknife n’est pas inopportune. En plus d’être la plaque tournante mondiale du secteur du polissage et de la taille des diamants, Israël investit déjà aux Territoires du Nord-Ouest. L’usine Deton’Cho est en partie propriété de la Première nation dénée de Yellowknife et d’investisseurs israéliens. La valeur des exportations de diamants polis du petit pays du Moyen-Orient s’élève, à chaque année, à près de 7 milliards de dollars.
Lors de cette visite de quelques jours, une rencontre a été organisée entre le ministre des Finances, Joe Handley, et Meir Romem. Les Territoires du Nord-Ouest aimeraient développer le secteur secondaire de l’industrie du diamant. Présentement, les TNO transforment environ 10 % des pierres brutes extraites du sous-sol ténois. Le ministre des Finances espère que de 25 à 30 % des pierres puissent être polies et taillées ici même. Un objectif qui ferait de Yellowknife l’un des centres mondiaux de taille et de polissage, aux côtés d’Anvers et Tel Aviv. « Nous n’aurons probablement jamais le plein contrôle sur l’industrie du diamant, a-t-il indiqué, mais nous espérons que nous pourrons exercer un grand contrôle. Près de 90 % de nos diamants bruts sont polis ailleurs dans le monde. Nous devons mettre la main sur une plus grande part des profits pour ainsi créer des emplois dans le Nord. »
Beaucoup de chemin reste à parcourir avant que les Territoires du Nord-Ouest deviennent experts en polissage. Au Canada, 29 entreprises se sont lancées dans ce secteur de l’industrie. La plupart des travailleurs spécialisés sont issus de pays qui possèdent une longue tradition en matière de transformation de la pierre brute. Israël compte sur plusieurs décennies d’expérience dans le secteur de la transformation du diamant. Le pays importe, en terme de valeur, la moitié des pierres brutes extraites dans le monde. Avec ses diamants de très haute qualité, le Canada est vite devenu un partenaire commercial de prédilection pour Israël. « Le Canada est l’un des chefs de file présentement dans le secteur du diamant, explique le consul Meir Romen. Nous sommes évidemment très intéressé par l’industrie canadienne. »
Israël aimerait bien importer en grande quantité les diamants canadiens et les transformer à l’intérieur de ses frontières. « On aimerait que les entreprises vendent directement les diamants à Israël, a fait savoir le consul. Nous n’avons pas besoin d’intermédiaire. » Questionné par le consul sur la façon de faire transiter ces pierres, le directeur général de Deton’Cho, Neil McFadden a indiqué qu’il avait lui-même du fil à retordre pour obtenir son quota de diamants des compagnies minières. La compétition est féroce et c’est pourquoi les TNO ont besoin de conseils. « Nous devons créer des partenariats avec des gens qui ont l’expertise dans l’industrie plutôt que d’essayer de tout faire par nous-mêmes », a mentionné le ministre Handley.