La ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, Caitlin Cleveland.
Les Territoires du Nord-Ouest amorcent un virage dans leur développement minier, cherchant à réduire leur dépendance aux diamants pour miser davantage sur les minéraux critiques. C’est ce message que la ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, Caitlin Cleveland, est allée porter à Londres. Elle était présente à la conférence Ressources et notre avenir, devant des investisseurs et des acteurs clés du secteur minier mondial.
Une industrie en transition
Dans une déclaration publiée le 10 décembre dernier, la ministre affirme que le territoire se prépare à « un avenir soutenu par de multiples nouveaux projets d’exploration et d’exploitation minière », notamment dans le domaine des minéraux critiques. Les Territoires du Nord-Ouest disposent d’un potentiel important en zinc, terres rares, lithium, cobalt et tungstène, des ressources jugées stratégiques pour les technologies propres, la fabrication de pointe et la sécurité nationale.
Mais au-delà de la promotion du potentiel géologique, la mission à Londres visait aussi à rassurer les investisseurs sur le cadre règlementaire et la gouvernance nordique. « La certitude et l’efficacité règlementaires jouent un rôle important pour permettre la réalisation des projets », explique Caitlin Cleveland à Médias ténois. Selon elle, le gouvernement travaille actuellement à moderniser en profondeur la législation minière par le biais de la nouvelle Loi sur les ressources minérales.
Mon objectif est que l’on nous perçoive comme différents, et non comme difficiles.
Lever les obstacles
Les règlements associés à cette loi, pour le moment en phase de consultation, devraient être adoptés d’ici deux ans. Ils constituent, selon la ministre, « la dernière pièce nécessaire » pour rendre la loi pleinement opérationnelle aux Territoires du Nord-Ouest. L’objectif est de réduire les lourdeurs administratives, de clarifier les responsabilités juridiques, de faciliter l’accès à l’information géologique et d’améliorer la coordination entre les régimes foncier et hydrique.
Cette réforme se distingue aussi par la place centrale accordée aux gouvernements autochtones. « Les gouvernements autochtones participent activement à l’élaboration de cette loi », souligne Mme Cleveland, ajoutant que l’intégration des droits ancestraux et issus de traités, ainsi que des points de consultation réellement définis, rend l’environnement plus prévisible pour l’industrie.
À Londres, la ministre était accompagnée du grand chef tłı̨chǫ Jackson Lafferty et du chef de la direction de la Tłı̨chǫ Investment Corporation, Paul Gruner. Ensemble, ils ont mis de l’avant le modèle de cogestion des Territoires du Nord-Ouest, issu des traités modernes. « Mon objectif est que l’on nous perçoive comme différents, et non comme difficiles », affirme-t-elle à Médias ténois.
Selon la ministre, cette approche favorise la confiance, renforce les relations avec les communautés et donne aux promoteurs une « confiance sociale » tout au long du cycle de vie des projets. Un modèle qui, soutient-elle, façonnera la prochaine génération de projets miniers dans le Nord, alors que le gouvernement mise aussi sur des investissements continus dans les sciences de la Terre, les minéraux critiques et les infrastructures essentielles. Objectif : assurer une croissance durable à long terme.
