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le Vendredi 29 août 2003 0:00 Culture

Les plaies d’Égypte

Les plaies d’Égypte
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Les plus jeunes ne sont pas allés à la même école. Les plaies d’Égypte, ça ne leur dit pas grand-chose, et même s’ils ont regardé Les dix commandements, je ne crois pas qu’ils aient fait le lien avec le film et les plaies d’Égypte et les calamités qui s’acharnent sur Moïse les unes après les autres. Mais le but de mon propos n’est pas de vous parler de la bible ni de religion, mais des catastrophes qui s’acharnent sur nous depuis quelque temps.

Commençons par le SRAS, ou symptôme respiratoire aigu sévère. Cette nouvelle maladie partie d’on ne sait exactement trop où, en Asie, a créé tout un émoi et a ébranlé la ville de Toronto et le Canada au complet en créant une frousse qui n’a pas encore tout à fait disparu et que les Rolling Stones avaient pour mission d’atténuer. On nous l’a toujours dit, on le sait : de nouvelles maladies font leur apparition sur la planète sans crier gare et le drame, c’est qu’il n’existe rien pour les traiter. Et comme les déplacements s’effectuent de plus en plus rapidement d’une région du globe à l’autre, ces maladies aux noms exotiques et effroyables se transportent à bord de passagers transporteurs de calamités. Voici une plaie d’Égypte qui n’a plus l’intention de nous quitter de sitôt. Ne nous a-t-on pas annoncé une grippe qui décimerait une partie de la population et qui serait aussi ravageuse que la grippe espagnole l’a été au début du siècle dernier?

Et que dire du temps qu’il fait! Les écolos ne nous ont-ils pas prévenu que nous avions un peu poussé trop loin notre pauvre terre, nous l’avions acculée à un point tel qu’elle se vengerait. Eh bien! N’a-t-on pas l’impression que cette vengeance est à nos portes. Pendant que les glaciers commencent à fondre dans le Grand Nord, que les neiges éternelles en Europe commencent à perdre de l’ampleur, pour ne pas dire du galon, le réchauffement est à nos portes, et nos amis du Sud, les États-Uniens, pour les appeler par leur nom, ne veulent toujours pas signer le Protocole de Kyoto et s’acharnent à ne pas reconnaître que notre planète est bel et bien en grand danger. Que l’on constate les grandes chaleurs qui sévissent présentement en Europe, des chaleurs jusqu’alors inconnues en Europe et qui se manifestent plutôt en Inde qu’en France. Que l’on constate les tornades qui se manifestent dans des régions qui ne connaissaient des tornades que le nom et qui n’en avaient jamais vu. Que des tornades se manifestent dans le Deep South américain, passe encore, mais qu’on en annonce dans la région de Wha Ti ou de Rae, comme cela s’est produit la semaine dernière, cela est une autre manifestation évidente du réchauffement de la planète. Nous n’avons peut-être pas eu la tornade en question, mais les signes demeurent. Que le pays brûle à une extrémité et se noie de l’autre, je ne suis pas certaine que ce soit si normal que ça. Que cela se produise tous les vingt ou trente ou cinquante ans. Je ne suis pas certaine qu’El Nino (je ne trouve pas le tilde espagnol, veuillez m’en excuser) en soit la seule cause. Pas si certaine de ça. je suis plutôt portée à croire les écologistes et les genres Hubert Reeves qui tentent de réveiller les dirigeants avant qu’il ne soit trop tard. Mais peut-être l’est-il déjà, trop tard?

Et si on parlait maintenant des bibittes, oui, oui, je dis bien les bibittes, les bebittes si vous préférez, ou les sales bestioles. Nous sommes maintenant envahis par des moustiques qui non seulement nous empoisonnent l’existence quand nous sommes en plein air, mais qui menacent maintenant nos vies. En effet, le virus du Nil occidental et les super abeilles ne sont que quelques-uns des moustiques ravageurs et dangereux avec lesquels nous devons maintenant composer. Vous avez dû, tout comme moi, voir ce médecin aller jouer au golf et qui s’est fait piquer par une abeille. Il se savait allergique aux piqûres de cet insecte. Il s’injecte donc une dose d’antidote, mais en vain. Quelques minutes plus tard, il décède devant sa femme impuissante. Il a été victime d’une abeille. Une personne de 200 livres devient vulnérable à l’infiniment petit. En effet, les moustiques, virus, bactéries et autres petites choses du même acabit deviennent de plus en plus menaçante pour la race humaine que ne l’ont été les dinosaures ou les gros mammifères. C’est l’infiniment petit qui nous menace. Et cette menace est encore plus à nos portes avec le réchauffement de la planète. Le virus du Nil occidental n’est pas encore rendu ici, dans la région, mais ce n’est qu’une question de climat pour l’instant. Et avec les changements que l’on connaît, cela ne saurait tarder.

Je ne suis pas très réjouissante, mais je ne crois pas que les choses le soient. Et je ne parle pas d’une des plus grandes calamités que la terre ait porté : l’être humain. Quand on voit le pays le plus puissant du monde qui va peut-être avoir comme représentant un terminator pour son plus grand état, je ne suis pas certaine qu’il faille se réjouir de la race humaine. Mais il s’agit là d’une autre histoire et de l’objet d’une autre chronique. Et pour ceux qui ne le savent pas, les plaies d’Égypte, il y en avait sept. Je n’ai pas compté les miennes, mais je suis certaines qu’il ne serait pas évident d’en faire le compte. Je vous laisse là-dessus, et je vous souhaite tout de même une belle fin d’été, car croyez-le ou pas, ça commence à sentir l’automne, et comme il y a un mois, ça sentait encore l’hiver, on pourra dire que cette année, notre été n’a pas été bien long. Mais ça aussi, c’est une autre histoire. [email protected]