le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 12 septembre 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Un front commun

Un front commun
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Les trois territoires se sont engagés, par un accord signé à Cambridge Bay, à continuer de travailler ensemble pour se faire entendre à Ottawa. L’Entente de coopération septentrionale appelle les premiers ministres des trois territoires à s’unir lorsque viendra le temps de se faire entendre au niveau national et international sur des sujets comme l’économie, les droits des Autochtones, la dévolution, le partage des revenus provenant des ressources naturelles, l’environnement, la santé, la souveraineté canadienne dans l’Arctique ou les politiques sociales. La rencontre du 3 septembre a d’ailleurs permis aux premiers ministres Stephen Kakfwi, des TNO, Dennis Fentie, du Yukon, et Paul Okalik du Nunavut, de prendre position sur un premier sujet touchant les territoires du Nord canadien. Ceux-ci ont appelé le gouvernement fédéral à nommer un ambassadeur des Affaires circumpolaires. On se souviendra que l’actuelle ambassadrice, Mary Simon, a annoncé qu’elle se retirerait de son poste à la fin du mois. Certains noms ont d’ailleurs été proposés par les trois hommes politiques. Pour Dennis Fentie, « la signature de cet accord engage les trois territoires à construire des relations et à les améliorer au niveau de la politique et au niveau de l’administration ». L’entente de trois ans prévoit aussi la tenue d’un forum annuel des premiers ministres du Nord. Selon ce dernier, les querelles entre les territoires, notamment en ce qui à trait au tracé d’un éventuel gazoduc, sont chose du passé. « C’est vraiment malheureux que le gouvernement qui nous a précédé ait choisi d’ignorer ce qui avait été fait par les gouvernements précédents. Ça n’a certainement pas produit de bénéfice aux citoyens du Yukon et ça a causé d’autres problèmes, en terme de représentation du Yukon au niveau national », explique-t-il. De son côté, Stephen Kakfwi croit que la signature de cet accord permettra au Nord de mieux se faire entendre dans les provinces du Sud. « Nous savons qu’un seul territoire a de la difficulté à recevoir l’attention du public. Nous croyons qu’en travaillant ensemble, on peut trouver des façons d’attirer l’attention des médias et des politiciens canadiens ». En cas de divergence d’opinion entre les trois territoires sur un sujet spécifique, M. Kakfwi ne croit pas que les Territoires du Nord-Ouest se retrouveront les mains attachées. « Il s’agit de savoir que nous sommes uniques au Canada et que nous sommes des administrations de l’Arctique. Nous sommes une présence et une force politique en plein essor au Canada. Nous continuerons de travailler ensemble en tant que force politique du Nord. Le communiqué qui a suivi le forum des premiers ministres mentionne d’ailleurs que « l’entente ne gênera les actions d’aucun des trois territoires alors qu’ils exercent leurs pouvoirs et responsabilités respectifs ». Quant à un éventuel bouclier anti-missiles, les premiers ministres du Nord s’entendent sur le fait qu’ils veulent être informés. « Nous voulons être engagés dans le processus et être informés de ce qui se passe. Nous ne désirons pas être laissés dans l’ignorance pour, soudainement, ressentir les impacts et les conséquences négatives sur nos territoires et nos citoyens », d’expliquer le premier ministre Fentie. De son côté, M. Kakfwi veut savoir à qui appartiendraient les installations et par qui elles seraient opérées. « Nous savons que nous sommes la partie septentrionale du continent nord-américain. La sécurité et la défense sont des enjeux continentaux et nous sommes sur la ligne de front, pour ce qui est de la souveraineté canadienne », dit-il.