La venue de Paul Martin au pouvoir, la Stratégie nationale du diamant et le financement des soins de santé ont principalement meublé les discussions des premiers ministres des provinces et des territoires, qui s’étaient réunis pour discuter de la formation du nouveau Conseil de la fédération. Ce conseil, proposé par le nouveau premier ministre du Québec, Jean Charest, voudrait donner plus de poids aux gouvernements provinciaux et territoriaux lors de leurs discussions avec le gouvernement fédéral.
« Étant donné que plusieurs élections sont en cours, le travail sur le Conseil de la fédération sera mis sur la glace en attendant que le nouveau premier ministre de l’Ontario soit informé sur le sujet et que les élections en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador soient terminées », a, d’entrée de jeu, laissé entendre le premier ministre ténois, Stephen Kakfwi, au sortir de la réunion des premiers ministres. Pour lui, il s’agit « d’une question de courtoisie ». La prochaine rencontre sur le Conseil de la fédération devrait avoir lieu le 5 décembre, à Charlottetown.
M. Kakfwi a tout de même fait savoir que les premiers ministres ont eu plusieurs discussions au cours de cette rencontre, notamment sur la venue de Paul Martin au bureau du premier ministre du Canada. « Nous rencontrerons M. Martin le 16 novembre à Régina. Celui-ci a donné les indications qu’il veut voir une amélioration dans les relations entre le gouvernement fédéral et les provinces et les territoires. Nous acceptons l’invitation et nous sommes intéressés à connaître sa priorité numéro 1 en matière de santé », indique Stephen Kakfwi.
Selon lui, le « fossé Romanow », soulevé dans le rapport de l’ancien premier ministre de la Saskatchewan sur l’état du système de santé canadien, continue d’exister. « Nous sommes toujours à un financement de l’ordre de 16 % en provenance du gouvernement fédéral en matière de santé et la proportion a déjà été beaucoup plus élevée que ça, nous voulons savoir ce que M. Martin a à dire là-dessus », de poursuivre le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest.
Sans être dur à l’endroit de Jean Chrétien face à ses rapports avec le gouvernement des TNO, M. Kakfwi a rappelé que le premier ministre actuel « n’a jamais été un grand amateur des rencontres avec les premiers ministres territoriaux et provinciaux à cause de la longue histoire de dénigrement du gouvernement fédéral, comme il l’appelle. Il rencontrait les premiers ministres seulement s’il était assuré d’effectuer des progrès. M. Martin semble intéressé à avoir plus de discussions et de consultations avec les provinces et les territoires. Une fois qu’il sera élu, cette attitude peut changer, mais pour l’instant, il semble intéressé à travailler sur plusieurs sujets, on utilisera ça comme base », explique Stephen Kakfwi, qui dit espérer une approche préconisant moins la confrontation entre le gouvernement fédéral et les provinces.
Difficile, cependant, de connaître ce que sera la différence entre les réunions annuelles des premiers ministres, tel qu’on les connaît présentement, et la création du Conseil de la Fédération. « C’est une bonne suggestion qui vient de Jean Charest et nous étions tous d’accord. L’Ontario disait qu’elle voulait une approche plus collaboratrice entre les provinces et le gouvernement fédéral. Ce Conseil est créé sur la base que le Canada peut mieux fonctionner. Nous avons besoin d’une institution qui engagerait les provinces à travailler ensemble en tant que Conseil de la fédération dans les intérêts des Canadiens », répond le premier ministre Kakfwi, qui croit qu’à travers cette structure, les premiers ministres « se rencontreront probablement plus d’une fois par année ». Ce dernier fait aussi savoir que l’ordre du jour des rencontres auxquelles le premier ministre canadien participera aussi sera faite conjointement entre le président du Conseil et le bureau du chef du gouvernement fédéral.
Du côté de la Stratégie nationale du diamant, Stephen Kakfwi a laissé entendre que « les premiers ministres sont contents du travail effectué jusqu’à maintenant par nos ministres responsables des mines ». Une fois sa transition de leader terminée, le gouvernement fédéral sera invité ultérieurement à prendre part à ces travaux.