le Vendredi 9 mai 2025
le Vendredi 7 novembre 2003 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 13:22 Éditorial

Un malaise certain

Un malaise certain
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Un phénomène surprenant s’est produit la semaine dernière alors que je me dirigeais vers la maison. Sans tambour ni trompette, sans enjeu ni débat, cinq candidats aux élections ont été élus par acclamation. Deux des députés qui se sont ainsi retrouvés au fil d’arrivée avant tout le monde ne trouvaient pas que c’était symptomatique d’un malaise au sein de notre système politique. Je ne partage pas cette sérénité.

On pourrait penser que ces élections par acclamation sont représentatives de la qualité des personnes réélues. J’en doute fortement même si, dans le cas du député sortant Joe handley, c’est peut-être le cas. Il a été un ministre important du dernier Cabinet et plusieurs prédisent qu’il pourrait devenir notre prochain premier ministre.

Il faut aussi écarter l’explication relative à la désaffectation de la population autochtone face au gouvernement territorial : Nahendeh (8 candidats), Sahtu (5 candidats) et Tu Nedhe (7 candidats) sont des circonscriptions à majorité autochtone.

Quand à l’euphorie généralisée de la population face à la situation économique des TNO, il faudrait aviser les personnes qui croient à cette explication que le gouvernement territorial est pratiquement en faillite et qu’il a presque épuisé sa marge de crédit. Si le secteur privé roule bien, ce n’est certainement pas le cas des finances publiques.

Je crois que la forme de gouvernement, le gouvernement de consensus, explique mieux cette situation

Les périodes d’élections, presque partout au Canada, représentent une occasion pour la population d’assister à un débat de société, quand de grandes philosophies sociales et politiques s’affrontent sur la place publique, dans les médias principalement. Ce n’est pas le cas ici dans les TNO. Pour plusieurs électeurs, ce sont presque des inconnus qui se présentent et les électeurs et les électrices ne peuvent même pas se replier sur de grandes orientations de parti pour faire un choix.

Sans enjeu et sans débat de société, je comprends mieux la désaffectation de l’électorat.