L’un des points majeurs de la dernière année de la francophonie aura sans doute été la séparation de l’Association des parents francophones, suivie de la création de l’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APADY).
Après plusieurs réunions houleuses, c’est le 19 février qu’a eu lieu une assemblée générale sur la séparation de l’APFY. Voyant qu’une majorité des membres présents n’étaient pas enclins à voter en faveur de la séparation, Yvonne Careen, Danièle Couillard, Nathalie Godin, Carmen Moore et Isabelle Frenette démissionnent du conseil d’administration. Quelques semaines plus tard, elles annonçaient la création de l’APADY, dont l’assemblée générale de fondation avait lieu le 5 avril.
Une première rencontre de conciliation entre les deux organismes a lieu en début mai, sans grand résultat. Entre temps, l’APADY commandait un avis juridique pour savoir si une poursuite judiciaire serait justifiée dans le dossier de l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr.
L’APADY devait aussi s’assurer de son acceptation au sein de la Fédération Franco-TéNOise (FFT). Le conseil d’administration de l’organisme accepte de le recommander à son assemblée générale, à condition que l’APFY et l’APADY s’entendent et clarifient leurs mandats respectifs. Une réunion sur le sujet a lieu le 3 septembre et les deux organismes acceptent d’entamer des discussions. Une assemblée générale conjointe est convoquée pour le 25 septembre.
Les membres des deux organismes acceptent alors la proposition de division de mandat des deux organismes, mais l’APFY a de la difficulté à trouver le nombre nécessaire de personnes pour obtenir le quorum à son conseil d’administration. Avec un conseil d’administration de trois personnes, l’APFY décide de créer un comité d’école, chargé d’organiser les activités parascolaires à l’École Allain St-Cyr.
Centre communautaire
L’année avait commencé en lion pour le comité chargé de mettre sur pied un centre communautaire francophone à Yellowknife. Après avoir obtenu une réaction positive de Patrimoine canadien au dépôt du plan d’affaires, ne restait plus qu’à trouver un terrain pour procéder à la construction. Or, le terrain convoité a été vendu à des intérêts privés, provoquant des questionnements face aux obligations du ministère des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada par rapport aux francophones. Le dossier est toujours sur le bureau de la commissaire aux langues officielles, Dyane Adam, et aucun terrain n’a encore été trouvé.
Commission scolaire francophone de division (CSFD)
Alors que les étapes menant à la construction de l’École boréale de Hay River ont débuté, la CSFD a dû composer avec les problèmes liés au manque d’espace à l’École Allain St-Cyr (ÉASC). L’installation de portatives est refusée par le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, qui propose plutôt une salle de classe à l’école William MacDonald.
En juin, la CSFD a reçu l’étude intitulée Vision 20/20, fixant les objectifs à atteindre au cours des cinq, dix et quinze prochaines années. En début d’année scolaire, les parents de Yellowknife sont consultés et demandent à ce que les priorités soient mises sur les recommandations visant l’agrandissement de l’ÉASC, l’élaboration de partenariat avec divers milieux de la communauté et la mise en place d’une stratégie de récupération des effectifs et l’élaboration d’un plan de communication.
En cours d’année, l’APADY a déposé, à la commission scolaire, l’avis juridique de Roger Lepage qui recommande de procéder avec le recours judiciaire pour l’agrandissement de l’école. Les nouveaux commissaires, élus par acclamation en septembre, ne se sont pas encore prononcés sur le sujet. Ces commissaires sont André Légaré, qui assume la présidence, Daniel Auger, Yvonne Careen, Michael St-John, Gerry Goudreau et Michelle Staszuk. Au cours de la dernière réunion publique de l’année, le 17 décembre, ces commissaires ont adopté les mémoires demandant officiellement le financement pour la construction de l’École Boréale à Hay River, l’agrandissement de l’ÉASC et de l’argent supplémentaire pour assurer de meilleurs services aux élèves.
Révision de la Loi sur les langues officielles
Le Comité spécial sur la révision de la Loi sur les langues officielles a déposé, en début d’année, son rapport final, comptant 65 recommandations. L’une d’entre elles parle de l’élaboration d’un guichet unique pour les services en français. Du côté de la FFT, on se dit peu impressionné par ce rapport. Les recommandations deviennent des motions à l’Assemblée législative le 12 mars.
Un premier projet de Loi sur les langues officielles est déposé en Chambre au cours de la session de juin. Ce projet vise essentiellement à corriger certaines erreurs de traduction et de libellé. Face à l’insatisfaction des députés, le projet de loi est retiré et un projet complètement révisé est déposé à l’automne. Comprenant la création d’un Conseil sur les langues officielles et d’un Conseil sur les langues autochtones, le projet de loi est finalement adopté quelques jours plus tard.
FFT
Du côté de la poursuite judiciaire intentée par la FFT contre le gouvernement territorial sur les services en français, des interrogatoires préalables ont eu lieu en juin, juillet et octobre. Au cours de ces procédures tenues à huis-clos, chaque partie avait alors à présenter un témoin qui répondrait aux questions de la partie adverse. Ces interrogatoires ont mené au dépôt de motions, le 17 décembre, visant à présenter de nouvelles preuves durant le procès qui devrait se dérouler en 2004.
Le 24 mai dernier, la FFT a créé le Réseau TNO Santé en français. Ce nouvel organisme, membre d’un réseau national, vise à favoriser l’offre de services de santé en français. De même, au cours de la dernière année, le Conseil de développement économique est devenu officiellement indépendant de la FFT.
Un changement e garde a aussi eu lieu en cours d’année, alors que Léo-Paul Provencher est devenu le directeur général de l’organisme et Diane Fortin, son adjointe. L’Assemblée générale annuelle, tenue à Inuvik, le 15 novembre, a reconduit Fernand Denault à la présidence. Le dossier des femmes, que l’on veut voir renaître, et la création de l’APADY ont pris une grande part des discussions tenues à Inuvik.