C’est le 24 novembre dernier qu’avait lieu les élections territoriales. Stephen Kakfwi ayant annoncé son retrait de la politique territoriale le 1er octobre, son siège de premier ministre devenait vacant. C’est finalement Joe Handley qui a été élu, sans opposition, pour lui succéder. Quant aux nouveaux ministres, il s’agit de Michael McLoed, Floyd Roland, Brendan Bell, Charles Dent, Michael Miltenberger et Henry Zoe.
Sept nouveaux visages se retrouvent à l’Assemblée législative. Il s’agit Dave Ramsay (Kam Lake), Kevin Menicoche (Nahendeh), Henry Zoe (North Slave), Calvin Pokiak (Nunakput), Norman Yakeleya (Sahtu), Bobby Villeneuve (Tu Nedhe) et Robert Hawkins (Yellowknife Centre). Trois députés se sont fait indiquer la sortie par leurs électeurs, il s’agit de Steven Nitah, Leon Lafferty et Vince Steen.
La dernière élection aura principalement permis la tenue d’un débat sur le gouvernement de consensus. En juin dernier, un groupe d’électeurs s’étaient rencontrés sur le sujet. Ce groupe de personnes, principalement composé de gens d’affaires, voulaient créer un parti politique pour les élections du 24 novembre. Durant la campagne électorale, cependant, mis à part deux exceptions, aucun des 58 candidats n’a officiellement affiché de couleur de parti. Chacun se prononçant, de manière individuelle, sur ses opinions face au gouvernement de consensus et la façon avec laquelle le choix du premier ministre devrait être fait.
Rappelons que le taux de participation aux élections du 24 novembre était de 68 %. Deux femmes y ont été élues (Sandy Lee et Jane Groenewegen).
Entente des Tlicho
Du côté des affaires autochtones, l’un des événements marquants de l’année aura été la signature de l’Entente des Tlicho, qui suivait un référendum au cours duquel 92,7 % des votants dogribs acceptaient l’entente leur accordant un territoire de 39 000 kilomètres carrés et l’autonomie gouvernementale. Le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, s’est rendu à Rae, en août, pour signer cette entente, qualifiée d’historique, au nom du gouvernement fédéral.
La santé
C’était année de négociations, dans le domaine de la santé, pour le gouvernement territorial. Tout d’abord, les premiers ministres des trois territoires, Dennis Fentie (Yukon), Stephen Kakfwi (TNO) et Paul Okalik (Nunavut) ont claqué la porte des négociations avec le gouvernement fédéral pour le financement de la santé. Les premiers ministres des provinces et des territoires s’étaient rencontrés, à Ottawa, les 4 et 5 février. L’offre fédérale, refusée par les trois territoires, concédait 15 millions de dollars pour les TNO, 10,8 millions pour le Nunavut et 12 millions pour le Yukon. Quelques semaines plus tard, le premier ministre, Jean Chrétien, accordait 60 millions aux trois territoires et admettait qu’en matière de financement du fédéral, la formule au prorata de la population ne convenait pas à la situation des trois territoires.
Le gouvernement territorial a aussi dû négocier ferme avec ses médecins spécialistes, dont le contrat de travail était échu depuis le 1er avril 2002. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Michael Miltenberger, a même reçu 12 lettres de démission qui devait prendre effet le 1er juillet si une entente n’était pas conclue. Les TNO ne comptent que 15 médecins spécialistes. Alors que l’offre d’augmentation salariale du gouvernement se fixait à 27 % sur deux ans, les spécialistes demandaient une hausse de 57 %, pour la même période. Les deux parties se sont finalement entendues pour une augmentation de l’ordre de 38,24 %.
Crise budgétaire
Alors que l’économie ténoise est en constante croissance, le gouvernement territorial, de son côté, fait face à une crise budgétaire. Au cours de son discours du budget du 13 février, le ministre des Finances d’alors, Joe Handley, mentionnait que le gouvernement pourrait atteindre sa limite d’emprunt de 300 millions de dollars avant la fin de l’année 2004. Pour l’année financière 2003-2004, le déficit prévu était de l’ordre de 77 millions de dollars, portant la dette totale du gouvernement à 214 millions au 31 mars 2004.
Quelques mois plus tard, Joe Handley convoquait la presse pour faire le point sur la situation financière. De 77 millions de dollars, le déficit anticipé était passé à plus de 100 millions. Quant au plafond d’endettement, il risquait d’être atteint un an plus tôt que prévu. Selon le ministre, trois facteurs expliquaient la situation, soient un problème avec le recensement de 2001 de Statistique Canada, l’année de référence pour le calcul des revenus des TNO et l’entente de financement avec le gouvernement fédéral. Le ministre comptait donc discuter de ces enjeux avec ses homologues fédéraux.
M. Handley espérait aussi réduire les dépenses du gouvernement territorial de 20 millions.