Le mémoire de 46 pages, intitulé « L’égalité des chances ; l’égalité des résultats », contient quatre grandes demandes de la commission scolaire francophone. Ces demandes concernent l’agrandissement de l’École Allain St-Cyr (ÉASC), la prévision de phases II et III pour la construction de l’École boréale de Hay River, un meilleur financement de la Commission scolaire pour livrer les services aux élèves et l’aménagement de nouveaux locaux pour la CSFD.
En ce qui concerne l’agrandissement de l’ÉASC, la commission scolaire demande la construction d’une nouvelle école, capable de rassembler 250 élèves de la maternelle à la 12e année. Selon la disponibilité du terrain, la commission scolaire mentionne la possibilité d’ajouter une aile distincte pour le niveau secondaire à l’école actuelle ou la construction pure et simple d’une nouvelle école.
Pour ce qui est de la possibilité de construire un centre scolaire-communautaire, la CSFD ne se dit pas fermée à l’idée. « La possibilité est grande ouverte. Depuis ses débuts, l’école est communautaire en ce sens qu’elle renferme la garderie, l’après-école, un centre de ressources informatiques et on veut accentuer ces possibilités. Si nous irons dans ce sens ou non ? Je ne le sais pas. Je pense que la CSFD, comme la communauté, veux demeurer ouverte à cette possibilité », laisse entendre le directeur général, Gérard Lavigne.
Sur le sujet, le mémoire de la CSFD élabore beaucoup sur l’égalité des chances entre la majorité et la minorité francophone, reprenant même des arguments que l’on retrouvait dans l’avis juridique de Roger Lepage sur la construction de l’ÉASC. À ce sujet, la CSFD attend une réponse du ministre avant de prendre position. « L’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APADY) a laissé entendre que si le ministère ne bouge pas dans un délai raisonnable, elle prendra action. Je pense que si le ministre ne donne aucun signe de vie d’ici la fin de janvier, ce qui m’étonnerait, ce serait une cause d’inquiétude », dit Gérard Lavigne.
L’APADY fait d’ailleurs savoir qu’elle s’est vue confirmer l’octroi de 55 000 $ dans le cadre du Programme de contestation judiciaire pour intenter une poursuite si le gouvernement territorial demeure immobile sur le dossier de l’agrandissement de l’ÉASC. La présidente de l’Association, qui est aussi commissaire, Yvonne Careen, mentionne que des discussions sont toujours en cours avec la CSFD sur le sujet et que l’on attendait la réponse du ministre avant de prendre une décision.
Au cours de la dernière année, la petite communauté de Holman a obtenu un financement de 4 millions de dollars pour la construction d’une aile supplémentaire à son école pour y offrir le programme secondaire. « Nous voulons quelque chose de similaire, en termes de réponse à nos besoins », a commenté Mme Careen. De son côté, Gérard Lavigne laisse entendre qu’il faudra sensibiliser le gouvernement. « Ce qui demeure un défi, c’est de convaincre les gens. C’est qu’à Yellowknife et Hay River, il y a d’autres services. Pour quelqu’un qui n’est pas très calé dans les dossiers de la francophonie minoritaire, c’est une prise de conscience qu’il faut offrir les services pour avoir la demande. On ne travaille pas en sens inverse. Pour les communautés où il n’y a pas d’autres services, c’est sûr que la demande y est. Nous sommes donc obligés de pousser un peu plus nos arguments ».
À Hay River, on demande qu’à la suite de la construction de l’école, le ministère prévoit des phases II et III au projet. La phase II serait consacrée à la construction d’un gymnase de dimension suffisante pour répondre aux normes en matière de cours d’éducation physique de niveau secondaire et une phase III qui permettrait justement d’offrir ces programmes de la 9e à la 12e année.
Au cours de la rencontre publique des commissaires qui se tenait le 17 décembre dernier, on a appris que le choix de la firme d’architectes avait été fait pour l’élaboration des plans de la nouvelle École boréale. Il s’agit de la firme PSAV de Yellowknife. L’architecte responsable du projet est Derrel Vikse. Des premières rencontres du Comité de construction et de consultation ont d’ailleurs eu lieu à Hay River, les 7 et 8 janvier dernier.
En termes de gestion scolaire, la CSFD fait valoir que les formules actuelles de financement provenant du ministère ne répondent pas à ses besoins. Elle demande donc à ce que le ministère participe à la création et au maintien de plusieurs postes reliés au travail de bureau et aux services aux élèves, en plus d’effacer son déficit accumulé. Elle demande aussi à ce que de nouveaux locaux lui soient réservés dans la nouvelle école Allain St-Cyr. Si les délais devaient s’avérer trop longs, la CSFD demande à ce qu’une solution transitoire soit trouvée.
En ce qui a trait au problème du financement, le ministère a créé un comité qui réexaminera l’allocation des ressources pour les petites écoles dans les TNO. « On se rend compte que les formules marchent bien dans les grandes écoles. À cause du nombre d’élèves, ce n’est pas le cas pour les petites écoles. Le principe de base est que les élèves devraient avoir les mêmes opportunités, indépendamment de la grosseur de l’école qu’ils fréquentent », explique M. Lavigne.
