La lettre ouverte du président de la Fédération franco-ténoise (FFT) reçue au journal cette semaine (lire en page 5) soulève une problématique intéressante. Dans un processus de consultation publique, un gouvernement peut-il se permettre d’exclure des intervenants qui sont « trop gênants », «trop revendicateurs » ou trop «contestataires »?
La réponse est simple : Non!
De par leurs opérations, leurs décisions budgétaires, l’établissement de leurs priorités et les attentes du public à leur endroit, les gouvernements, quels qu’ils soient, seront toujours l’objet de critique. Dans le contexte du parlementarisme britannique, la critique revient souvent aux partis d’opposition et aux groupes de pression. Aux TNO, cette critique provient principalement des groupes de pression, puisqu’il n’y a pas, à proprement parler, d’opposition officielle.
Prenons l’exemple du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du Nord. Pendant des années, cette organisation a traîné le gouvernement territorial en cour sur la question de discrimination salariale à l’égard des femmes. Malgré tout, le gouvernement continuait d’inclure le syndicat dans ses opérations de consultation et, aussi, dans le fonctionnement de certains comités conjoints, comme celui sur l’équité salariale.
La FFT est également engagée dans une poursuite judiciaire avec le gouvernement des TNO. Le sujet de la poursuite : la prestation de services en français. Or voilà que le gouvernement envisage une solution qui pourrait aider à résoudre le problème et qu’il met en branle un processus de consultation des principaux intervenants. Tout comme le syndicat était le principal intervenant sur la question de l’équité salariale, la FFT est la principale organisation de représentation des intérêts de la communauté francophone.
Qu’on aime ou qu’on aime pas, là n’est pas la question. Le gouvernement se doit obligatoirement de l’inclure la FFT dans son processus de consultation car c’est le principal porte-parole de la communauté visée.