le Vendredi 9 mai 2025
le Vendredi 6 février 2004 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 13:18 Éditorial

Fesser ou ne pas fesser?

Fesser ou ne pas fesser?
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La récente décision de la Cour suprême du Canada concernant le châtiment corporel des enfants a suscité de vives réactions de la part des groupes de défense du droit des enfants. Selon la plus haute instance judiciaire du pays, rien dans la Constitution ne semble enfreindre le droit des parents de punir corporellement leurs enfants. On parle dans le jugement de « force raisonnable » et on établit aussi certains paramètres dans l’exercice de ce droit des parents.

La première question qui m’est venue à l’esprit est la suivante : est-ce bon ou mauvais d’infliger une correction corporelle à un enfant?

Un rapide survol des articles sur la question (merci Google!) n’aide pas à trancher le débat. Chacun des points de vue (pour ou contre la fessée) s’appuie sur des recherches qui démontreraient la validité de leur position. Manque de temps, il est impossible de faire une bonne analyse de ces études mais certains points méritent d’être soulevés.

Plusieurs recherches reposent sur une étude d’un nombre limité de cas (parfois même un simple enfant). Statistiquement et scientifiquement, les résultats de ces recherches ne peuvent conduire à une généralisation du type « il est bon (ou mauvais) de punir physiquement un enfant ».

D’autres recherches semblent démontrer l’efficacité des punitions corporelles pour modifier le comportement d’une enfant, mais démontrent aussi que les méthodes alternatives (genre confinement dans la chambre à coucher, séjour symbolique dans un coin de la pièce, etc.) sont tout aussi efficaces. On peut alors se poser la question à savoir si la valeur ajoutée de la punition corporelle ne réside pas davantage dans l’effet calmant, pour le parent, de libérer son trop-plein d’agressivité par une gifle bien placée.

Bien que le jugement de la Cour suprême vienne confirmer le droit de corriger un enfant, j’inviterais les parents à la plus grande prudence. Ne laisser jamais votre propre frustration dicter votre choix de châtiment quant un enfant agit mal : vous avez toujours d’autres solutions que la fessée.