C’est le 2 février dernier que la population canadienne a pu avoir une idée des intentions de son nouveau premier ministre, Paul Martin. L’attention portée à la population autochtone, et ;les 3,5 milliards de dollars annoncés pour la décontamination des sites miniers, la députée libérale de Western Arctic, Ethel Blondin-Andrew, n’y a vu que des bonnes nouvelles pour le Nord.
« Le premier ministre a fait référence aux gens du Nord qui devaient contrôler leur destinée. Ça veut dire aller de l’avant avec la dévolution et le partage des revenus provenant des ressources naturelles. Nous avions pris l’engagement, il y a dix ans, avec Jean Chrétien, mais ça ne peut pas se faire en une journée. Il faut continuer de mettre de la pression », signale la députée, qui est aussi ministre à l’Enfance et à la Jeunesse.
Le discours du Trône comprenait aussi une portion importante sur la situation des Autochtones. Parmi les éléments du discours sur cette partie de la population, on retrouve la Stratégie pour les ressources humaines autochtones et le développement des compétences, de l’aide pour les Autochtones vivant en milieu urbain et l’établissement d’un centre indépendant sur le gouvernement des Premières nations. Tous ces éléments réjouissent Ethel Blondin- Andrew, qui considère que la situation des Autochtones constitue un véritable défi à relever.
Au cours de sa rencontre avec M. Martin, le 30 janvier dernier, le premier ministre des TNO, Joe Handley, a évoqué la possibilité d’élaborer une stratégie globale sur le développement du Nord. Il en a été question dans le discours du Trône. « Le gouvernement élaborera une stratégie axée sur le Nord, pour s’assurer que le développement économique lié à l’énergie et aux mines se réalise en partenariat avec les Canadiens et Canadiennes de cette région, en se fondant sur la gestion de nos écosystèmes nordiques les plus fragiles », d’écrire le premier ministre Martin dans le discours prononcé par la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson.
Ethel Blondin-Andrew croit aussi que les municipalités ténoises trouveront leur compte dans le remboursement de la taxe sur les produits et services qu’elles doivent payer et l’allocation d’une partie de la taxe sur l’essence.
Quant à la décontamination des sites miniers, Ethel Blondin-Andrew croit que les 3,5 milliards de dollars qui ont été promis permettront de faire un grand pas en avant aux Territoires du Nord-Ouest. Selon elle, cet investissement, « surtout en temps de prudence économique », vient à point.
Dans le secteur de la santé, la députée rappelle l’engagement du gouvernement fédéral de verser deux milliards de dollars aux provinces et aux territoires. « Il a dit que nous devons faire un effort pour que les gens reçoivent des soins de santé de la meilleure qualité dans un temps raisonnable. Je pense que c’est très important », déclare Mme Blondin-Andrew.
Celle-ci refuse cependant de voir une saveur électoraliste au discours du Trône, comme le laissent entendre les partis d’opposition. « J’ai été ici durant 11 ans et nous avons toujours été obligés d’avoir un discours du Trône et un budget. Si nous n’avions pas fait de discours du Trône, l’Opposition se serait demandé ce que pense Paul Martin ? ».
Les francophones
Du côté du dossier francophone, Mme Blondin-Andrew admet qu’elle n’a pas pris de notes sur ce sujet en particulier. « Il y a toujours besoin de plus de ressources et il y a toujours cet engagement de notre part. J’ai toujours dis à quel point les francophones ont eu du succès dans le Nord pour se construire une infrastructure, avec les écoles, la garderie et l’engagement de se doter d’un centre communautaire. Notre engagement envers les francophones, par le bilinguisme, n’est pas un programme qui n’arrive qu’une fois, c’est une obligation légale. L’enjeu est de savoir combien d’argent nous y mettons. La communauté franco-ténoise est très efficace pour travailler là-dessus et je l’appuie très fortement ».
De son côté, la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada (FCFA) considère que le discours du Trône était encourageant. « Le discours reconnaît que les communautés francophones et acadiennes doivent disposer des outils nécessaires pour contribuer pleinement à l’essor de la société canadienne », a déclaré le président, Georges Arès, par voie de communiqué. Ce dernier ce dit confiant que le financement annoncé dans le Plan d’action de Stéphane Dion sera maintenu.
« Au delà du financement, il faut s’assurer que tous les fonctionnaires impliqués, tant en région qu’à Ottawa, comprennent leurs responsabilités dans le cadre de l’engagement du gouvernement fédéral à l’égard de la dualité linguistique », de poursuivre le président de la FCFA.
De son côté, la Commission nationale des parents francophones (CNPF) croit que le discours « laisse présager une mise en œuvre accélérée d’engagements précédents », en matière de dualité linguistique et de développement de la petite enfance.
Nancy Karetak-Lindell
Au Nunavut, la députée Nancy Karetak-Lindell a principalement remarqué la création d’un comité du Cabinet chargé des affaires autochtones, la réforme des institutions démocratiques, l’aide aux municipalités, les services à la petite enfance, l’amélioration des soins de santé, le soutien aux personnes handicapées et la décontamination des sites miniers.