Le major Juan C. Gallego, commandant de vol de l’Escadron 440, est basé à Yellowknife depuis deux ans et demi. Au cours des six prochains mois, il relèvera ce qu’il admet être le plus grand défi de sa carrière. Il sera dans le département de l’aviation du quartier général de l’ISAF et sera conseiller pour les opérations aériennes faites sur le terrain.
« Ça prenait quelqu’un qui connaît le domaine pour informer comme il le faut le quartier général et ses dirigeants. Il s’agira de mon rôle principal. Je verrai à des choses immédiates comme l’évacuation aérienne des blessés et à des projets à plus long terme, comme l’amélioration de l’aéroport de Kaboul ou aider les Afghans à développer leur secteur d’aviation civile », d’expliquer le militaire.
Selon M. Gallego, son expérience de vol dans le Nord lui sera utile pour coordonner les opérations en Afghanistan. « Curieusement, il y a beaucoup de similitude entre le Nord canadien et l’Afghanistan. Si nous regardons les deux pays, malgré la différence au chapitre de la superficie, la géographie afghane et ses défis ressemblent, en un sens, à ceux du Grand Nord canadien. C’est-à-dire qu’il n’y a pas beaucoup d’infrastructure routière et se déplacer en véhicule peut prendre beaucoup de temps à cause des montagnes et des conditions de route ».
« D’après mes connaissances, l’Afghanistan pourra se servir du modèle de l’aviation du Nord du Canada pour être en mesure de lier les communautés qui sont éloignées les unes des autres, sans disposer de beaucoup de moyens de communication par le sol », de poursuivre celui qui n’en sera pas à sa première mission à l’étranger.
Juan C. Gallego a servi, en 1987, à Addis-Abéba, en Éthiopie, a pris part à l’opération « Bouclier du désert », qui a précédé la guerre du Golfe et a aussi été dépêché en Bosnie. Mais cette fois, ce sera différent. « C’est la première fois que je travaille dans un quartier général international et c’est un défi d’apprendre à travailler avec des gens qui ont différentes expériences et façons de faire. De ce point de vue, dès le départ, c’est un des plus gros défis auquel j’ai dû faire face depuis le début de ma carrière militaire ».
L’ISAF est une mission commandée par l’OTAN, sous l’égide des Nations-Unies. Le mois de février marque aussi le transfert de commandement de la mission vers le lieutenant-général Rick Hillier, un Canadien. Rappelons que le Canada est le pays ayant le plus imposant contingent militaire en place en Afghanistan.
Malgré la présence de forces de sécurité internationales, l’Afghanistan demeure un lieu à haut risque pour les soldats étrangers. L’attentat qui a coûté la vie à un soldat canadien, au cours des dernières semaines, a tristement ramené ce fait à la mémoire de chacun. « Le bataillon canadien est dans le sud-ouest de la ville. Le quartier général, lui, est au centre de la ville. Nous avons donc chacun nos propres menaces et mesures de sécurité à prendre », dit le soldat.
Mais celui-ci ne se dit pas nerveux outre mesure face aux dangers reliés à l’Afghanistan, un pays à la situation politique instable depuis plus de 20 ans. « Je ne suis pas réellement nerveux parce que nous avons reçu des bons entraînement avant d’y aller. Nous avons toujours des mesures de sécurité de groupe, ou au niveau individuel et nous avons un bon leadership. Nous sommes en position de pouvoir nous protéger le mieux possible, malgré les circonstances ».
La plus grande partie de la formation et de l’entraînement reçu par le major Gallego s’est déroulée à Kingston, en Ontario. « Nous avons étudié la culture, la géographie, les renseignements sur le pays. Nous avons aussi eu des formations sur les champs de mines, les armes canadiennes, les armes étrangères, etc. ».
Une chose est certaine, cette expérience marquera le militaire. « Il y a plusieurs niveaux de satisfaction après avoir terminé une mission comme ça. Au point de vue personnel, ça aura été un défi majeur, d’être parti de chez moi pendant une si longue période et d’avoir vécu tant de différentes expériences. Mais il y a toujours le désir d’en faire beaucoup en peu de temps. Six mois, ce n’est pas si long pour faire des changements ou apporter tout le bonheur que nous souhaiterions aux gens du pays en question. À la fin d’une telle mission, nous voyons toujours des avancées pour les populations locales. Le fait qu’ils voient que le Canada et les Canadiens sont là avec une volonté d’améliorer leur situation amène aussi une grande satisfaction », de conclure le commandant d’aéronef.