le Mardi 6 mai 2025
le Vendredi 20 février 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Patrimoine septentrional Ces lieux à ne pas oublier…

Patrimoine septentrional Ces lieux à ne pas oublier…
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Alors qu’un peu partout au Canada, les endroits historiques sont souvent des immeubles ayant marqué l’histoire, aux Territoires du Nord-Ouest, il s’agit souvent d’endroits spécifiques, situés en forêt, qui pouvaient autrefois servir, par exemple, de cimetière pour les Dénés, ou d’un lieu de rassemblement annuel.

C’est ce qu’a fait remarquer l’archéologue territorial Tom Andrews, lors du lancement d’une conférence portant sur la création d’un registre territorial des endroits historiques. Ce registre se retrouvera ensuite sur un registre national publié sur Internet.

« Il y a plus de trois ans, le gouvernement fédéral a reconnu que le Canada et l’Allemagne étaient les deux seuls pays du G7 à ne pas avoir de registre national de leurs endroits historiques et il a convaincu le Conseil du Trésor de prévoir de l’argent pour rassembler les provinces et les territoires pour travailler là-dessus », raconte l’archéologue.

Les 17, 18 et 19 février dernier, tous les gens intéressés à la préservation du patrimoine ténois étaient réunis à Yellowknife pour discuter de ce futur registre. « Nous nous sommes concentrés sur les gouvernements locaux, donc toutes les municipalités ont été invitées. Elles ont toutes l’autorité de créer un règlement sur les endroits historiques à l’intérieur de leur communauté », dit Tom Andrews, qui cite l’exemple du village de Fort Simpson et de la ville de Yellowknife, qui ont créé une telle réglementation.

« Nous voulons que tout le monde travaille ensemble là-dessus. Les gouvernements locaux, les organisations autochtones, les organisations culturelles et historiques, ainsi que les gouvernements territorial et fédéral, sont invités à travailler ensemble pour protéger le patrimoine culturel des TNO », poursuit M. Andrews.

Pour le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Charles Dent, il est impératif que le choix de ces sites provienne des communautés elles-mêmes. « Le processus que nous verrons souvent, ce sont les communautés locales et les organisations autochtones qui désigneront les sites qui sont importants et historiques et, ensuite, ils seront mis sur le registre territorial », explique-t-il.

Pour l’instant, le ministre affirme que le travail s’est surtout concentré sur l’élaboration de critères nécessaires à la désignation d’un lieu comme étant un site historique. « Ça prend des normes pour déterminer ce qui se qualifiera », indique-t-il. Et la réponse à certains critères sera aussi essentielle à l’inclusion de ces endroits sur le registre national.

En bout de ligne, Charles Dent et Tom Andrews croient que c’est le tourisme culturel qui en profitera. Mais également, la désignation officielle de ces endroits comme étant historiques pourra sensibiliser le résident ténois à la préservation du patrimoine. « J’espère que les gens deviendront très enthousiastes par rapport à ce programme, qu’ils comprendront qu’ils ont l’autorité de faire quelque chose », dit-il, passionné par ce sujet.

M. Andrews admet cependant que l’apparition d’un lieu ténois sur le registre national des endroits historiques ne garantit pas nécessairement l’octroi d’un financement pour sa préservation ou sa restauration. « Mais on élève le profil de l’endroit et les gens deviennent plus sensibilisés. En ce moment, il s’agit seulement d’un programme commémoratif et cela ne garantit pas de protection pour ces lieux », conclut l’archéologue.

À ce jour, trois sites figurent sur le registre territorial. Il s’agit de la vieille église anglicane à Tulita, de la résidence des évêques et de la mission de Fort Smith et de la tombe des baleiniers, située dans la baie Balaena à Cap Perry.