Un grand défi attend Luc Vachon. Celui-ci a été embauché comme pilote de lignes par la compagnie WestJet. Lui et son épouse, Chantal Desgagné, doivent maintenant plier bagages. Leur destination : Calgary.
Pour Luc, il s’agit sans nul doute d’un grand moment pour sa carrière de pilote commercial. « C’est l’aboutissement de ma carrière. Je suis embauché par une ligne aérienne! C’est même un peu prématuré, parce que je m’attendais à faire ça dans les deux prochaines années… peut-être », dit-il.
Le défi est excitant pour Luc, qui commencera officiellement le 29 mars prochain. Après plusieurs semaines de formation et d’entraînement, il sera assigné aux vols des 737-200. « Ces sont les plus vieux avions de la flotte de WestJet. Ils sont utilisés exclusivement à l’intérieur du pays. Présentement, WestJet offre des destinations partout à travers le Canada, sauf le Nord », explique-t-il.
C’est l’automne dernier que Luc Vachon a acquis les exigences minimales pour faire application à WestJet. « Si on lit les articles au sujet de West-Jet, on voit qu’ils embauchent beaucoup pour la personnalité et, ensuite, ils s’occupent de l’entraînement. J’ai quelques amis qui travaillent pour eux et qui pouvaient témoigner de ma personnalité. Ils fallaient qu’ils appuient ma candidature pour qu’elle soit considérée et c’est ce qui est arrivé », raconte-t-il.
Pour Chantal Desgagné, qui occupait, jusqu’à tout récemment, la présidence de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, il s’agit d’un nouveau départ et d’un retour aux montagnes! Ayant déjà habité à Lethbridge, le couple pourra maintenant partager cette expérience avec leurs enfants : Martin et Maude. « C’est un début, il y aura l’adaptation, la nouvelle communauté, se refaire des amis. Il s’agira de recommencer un peu à zéro, même si nous avons déjà quelques amis là-bas », dit-elle.
De son côté, Luc y voit l’occasion de se rapprocher des familles Desgagné et Vachon, qui sont dans la région d’Ottawa. « Malgré que nous avons bien des amis ici, il y a toujours le fait que ça fait deux ans et demi que je n’ai pas vu ma famille parce que nous sommes trop isolés. À Calgary, l’accès est plus facile et il y a même déjà des projets! ».
«Nous avons déjà de la visite annoncée alors que nous ne sommes même pas déménagés encore! », ajoute Chantal.
C’est tout de même avec émotion que le couple voit Yellowknife devenir une tranche de son passé. Qu’est-ce qui leur manquera le plus? « L’esprit de communauté et l’esprit de famille, répond Chantal. Le fait que presque tout le monde vient de l’extérieur aide à créer des liens assez forts. Aussi, il y a la petite ville où tout est à proximité et, si on a le goût d’en sortir, ça prend cinq minutes et nous sommes isolés, seuls dans le bois, sur le bord d’un lac. Ça, c’est le fun! ».
Luc en ajoute : « Les amis vont me manquer. Et le fait que nous ayons tous les services d’une ville, mais ça demeure un village. Dans le Sud, une ville de 18 000 personnes, c’est une banlieue-dortoir. Mais ici, ça devient une ville! ». L’exceptionnelle proximité avec la nature est aussi un élément qui représentera un souvenir heureux de Yellowknife pour Luc.
Luc Vachon espère maintenant que ce tournant de carrière constituera une dernière étape de sa vie professionnelle. « J’espère que ce sera la lancée finale entre maintenant et la retraite. À chaque fois qu’on fait un changement comme celui-ci, le salaire baisse, on se sert la ceinture, il faut se réintégrer dans une autre communauté. Finalement, il faut remonter la pente. Ça fait plusieurs fois qu’on fait ça et j’espère que cette fois, c’est la lancée finale ».
« J’aimerais que l’on puisse commencer à penser à l’avenir. Que l’on puisse faire de plans, que l’on voyage avec la famille et pas seulement vers Ottawa, ce que l’on fait depuis dix ans », dit Chantal Desgagné.
Et s’ils avaient un message à laisser à la communauté francophone de Yellowknife? « Merci! Et venez nous voir, nous sommes seulement à 10 minutes de l’aéroport… », dit Luc.