La capitale des Territoires du Nord-Ouest peut revêtir un caractère tout à fait mystérieux pour la personne qui n’y a jamais mis les pieds. Il arrive même qu’en visite dans les provinces en plein juillet, des Franco-ténois se fassent demander s’il y a toujours de la neige dans le Nord. Souvent, par contre, la présence d’un fils, d’une fille, d’un frère ou d’une sœur à Yellowknife peut être l’occasion de visiter cette ville, dont les charmes demeurent indéniables.
C’est le cas de Françoise Ruby, dont la fille, Jessica Hervé, habite Yellowknife depuis le début de la présente année scolaire. Mme Ruby a décidé de profiter du congé de mars pour visiter sa fille, mais aussi les Territoires du Nord-Ouest. Pour cette Française d’origine, le Nord a toujours revêtu un caractère exotique.
« Ça fait 23 ans que j’habite au Québec et je me suis promenée un peu dans l’Ouest et dans l’Est du Canada. Mais le Grand Nord exerce une fascination extraordinaire chez les Européens. Je m’en étais fait une petite idée en habitant en Abitibi, mais c’est sûr qu’au Nord du 60e parallèle, c’est extrêmement exotique et l’occasion m’était maintenant offerte », dit-elle.
Au cours de son séjour de deux semaines, cette dernière a eu l’occasion d’observer les aurores boréales, de faire du traîneau à chiens, de voir les chutes Cameron, de visiter l’Assemblée législative et aussi, de se rendre à Lutsel K’e. « Le vol vers Lutsel K’e est probablement le moment où j’ai le plus eu l’impression d’être dans le Nord. Tout au long de ce vol, je suis demeurée les yeux rivés au sol et j’avais vraiment l’impression de voir une partie du Canada que peu de gens voient. Il n’y a aucune trace de présence humaine durant des kilomètres! »
Pour Jessica, il s’agissait aussi d’une occasion de montrer son milieu de vie à sa mère. « Ça me faisait plaisir qu’elle voie où j’habite et comment est mon appartement. Elle a aussi vu mon école en forme de clé dont je lui parle souvent », remarque la monitrice de français à l’école Allain St-Cyr.
« L’un des points saillants de ma visite était de voir l’entourage de ma fille. Ce sont des jeunes qui viennent d’un peu partout, qui sont ici pour différentes raisons et j’ai senti que le fait qu’il y ait une communauté francophone à Yellowknife a beaucoup aidé Jessica à se faire des amis et à avoir un noyau auquel elle peut s’adapter facilement », ajoute Françoise Ruby.
Isabel Gauthier, de son côté, se dit elle-même privilégiée. En trois ans, elle a reçu la visite de ses parents et de ses beaux-parents à deux reprises. « Disons que la venue de notre petite fille a définitivement motivé les grands-parents à venir! », précise la jeune femme.
La nature paisible qui environne Yellowknife a été d’un intérêt certain pour ses visiteurs, selon Isabel. « Nous voulions leur faire sentir cette beauté qui nous entoure et le fait que nous sommes si proches d’une paix intérieure quand nous sommes dans la nature. Nous sommes vraiment privilégiés pour ça », raconte celle qui, en compagnie de son conjoint, Jeff, a emmené la visite en canot, en randonnée pédestre et en traîneau à chiens.
Mais avant tout, Isabel et Jeff voulaient que leurs parents voient la vie quotidienne du couple. « Qu’ils soient chez-nous, avec nos amis. Je trouvais important qu’ils voient où on travaille, où on magasine et où on fait garder Simone, ces petites choses de notre quotidien. Je trouve ça intéressant, parce que ça leur donne une image concrète de ce qu’est Yellowknife. Je pense que personne ne peut avoir cette image tant qu’il n’est pas sur place. Il ne s’agit pas juste du visuel et des cartes postales, mais aussi du contact avec les gens. Mes parents et mes beaux-parents ont été surpris, alors qu’ils magasinaient par eux-mêmes, de voir à quel point les gens leur demandaient d’où ils venaient. Mes parents ont même trouvé des gens de leur coin par hasard! Les gens tissent des liens entre eux par ici et il y a vraiment un accueil chaleureux qui est particulier à Yellowknife ».
En un an, Claude Mandeville et Marc-André Larocque ont reçu trois visites de leur famille du Québec. Le père et les oncles de Claude sont venus cet hiver et ont pu apprécier les randonnées de motoneige et la pêche sur la glace dans la forêt boréale. En juin dernier, les deux couples de parents étaient à Yellowknife, en même temps, pour voir le soleil de minuit et jouer au golf au beau milieu de la nuit. Quant au frère de Claude, il a, entre autres, pu admirer les aurores boréales et les bisons. « Je pense que tout le monde a eu pour première réaction de constater que Yellowknife était une plus grande ville qu’ils pensaient. Ils ont aussi été impressionnés par la proximité de la nature », dit Mme Mandeville.
Et il y a ceux qui collent!
Au départ, Shanel Paradis venait passer l’été à Yellowknife pour visiter son frère, Kaven, peaufiner son anglais et garnir son compte bancaire en vue de poursuivre ses études en tourisme. Finalement, presque un an plus tard, elle habite toujours la Capitale. « Au départ, mon frère était ici et pour moi, ça représentait une certaine sécurité. Ensuite, le petit monde de Yellowknife m’a séduite et j’ai décidé de prendre une année sabbatique dans mes études », dit-elle.
En bout de ligne, c’est la mère de Shanel et de Kaven qui a dû venir visiter ses enfants, vers la fin de l’été 2003. « J’ai fait découvrir les beautés de la ville, ainsi que la chaleur et la simplicité de ses habitants. En même temps, il y avait la curiosité de découvrir la culture autochtone et l’histoire de la ville », se souvient Shanel, qui n’a maintenant aucun problème avec son anglais.
Et ceux qui attendent de la visite!
Yosé Cormier, lui, attend la visite de ses parents pour l’été prochain. « Je n’ai aucune idée à quoi m’attendre. Je pense qu’ils vont être surpris de la qualité de vie que l’on retrouve ici. Je pense qu’ils ont l’impression, comme plusieurs personnes, que les TNO, c’est la dernière frontière, que ce n’est pas très développé. Ils vont être surpris de la qualité de vie et des gens que l’on y rencontre », confie-t-il.
Sur la liste des choses à voir et à visiter de Yosé, on retrouve l’Ingraham Trail, la vieille ville, les maisons-bateaux, le Woodyard, N’Dilo et Dettah. « Ce sont des choses qu’ils ne peuvent pas voir à d’autres endroits ou qu’ils n’ont jamais vues. Je veux aussi leur montrer que les Territoires du Nord-Ouest, ce n’est pas juste Yellowknife », dit-il.
Celui qui voudrait bien habiter sur une maison-bateau aimerait aussi faire comprend l’attrait qu’il éprouve pour ce style de vie. « C’est le charme et la simplicité que cette vie nous offre », explique-t-il.