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le Vendredi 9 avril 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Une prison… plus confortable

Une prison… plus confortable
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Le 31 mars dernier marquait l’ouverture officielle de l’aile réservée aux détenus adultes purgeant leur peine à Yellowknife. Quant à l’aile réservée aux jeunes contrevenants, elle est entrée en service l’année dernière. Le projet, qui a vu le jour en 1996, aura connu moult rebondissements avant de devenir une réalité.

Le Centre correctionnel de la région du North Slave compte maintenant trois sections. L’une réservée aux jeunes contrevenants, l’autre aux adultes et une dernière qui se veut un espace partagé, où l’on retrouve, par exemple, les cuisines et le gymnase. Le coût total du projet a été de 49,5 millions de dollars. Le budget initial, lui, était de 35,2 millions.

Au cours des années, les coûts associés à la construction du Centre correctionnel du North Slave avaient tellement suscité la discussion dans les médias et à l’Assemblée législative, que le ministre de la Justice, Charles Dent a cru bon, au cours de son allocution lors de la cérémonie d’ouverture, de souligner que « tous les changements au niveau du budget, de la planification et de l’ampleur du projet en valaient la peine ».

Il est vrai que les prisonniers et les employés du Centre correctionnel pourront maintenant profiter d’une infrastructure très moderne et pratique. L’édifice compte de nombreuses fenêtres laissant entrer la lumière du jour et même les couleurs ont été pensées de façon à ce qu’elles aient un impact plus doux sur l’esprit des détenus. De plus, ces couleurs sont inspirées de l’environnement entourant le nouvel édifice.

Selon la directrice du Centre correctionnel, Bonny Lynch, ce déménagement était vraiment nécessaire. « Nous en étions à un point critique. La vieille prison était très petite et sombre et il n’y avait aucune lumière naturelle. Les corridors étaient très longs, et là encore, il n’y avait pas de lumière du jour. En fait, c’est un vieil édifice qui tombe en ruine. Il n’y avait pas d’espace pour la livraison de programmes et l’espace récréatif était très limité, il y avait donc un besoin réel », dit-elle.

Dans la nouvelle bâtisse, diverses salles ont été prévues expressément pour les cours des programmes des détenus. Alors qu’ils constituent 95 % de la population carcérale de Yellowknife, les Autochtones et les Inuits ont aussi accès à une salle spirituelle et aux conseils d’aînés de leur communauté.

« Nous avons organisé un comité-conseil autochtone qui nous a donné son point de vue lors de la construction du nouveau Centre de détention. Il y a aussi les aînés qui viennent des communautés d’où proviennent ces détenus. Ils ont vu ces gens grandir et savent ce qu’il y a dans la communauté. Ils ont vécu la vie traditionnelle et la culture autochtone. Ils nous ont donc parlé de ce dont ils avaient besoin et de ce qu’ils voulaient voir dans le nouvel édifice », poursuit Mme Lynch.

Selon elle, et selon tous les intervenants de la cérémonie d’ouverture officielle, la prison de Yellowknife est unique. C’est que, aux dires de chacun, l’édifice a été pensé de manière à ce que les détenus aient les meilleures chances possibles de se réhabiliter.

Il n’en demeure pas moins que l’édifice demeure une prison. Mme Lynch nous assure qu’une préoccupation constante est accordée à la sécurité. D’ailleurs, il a été impossible de connaître la date du déménagement des pensionnaires de cette nouvelle bâtisse. Enfin, les aires de détention offrent toujours la possibilité, au gardien, de garder un œil sur tout ce qui se passe dans sa section.

Alors que la vieille prison de Yellowknife pouvait accueillir 132 personnes, la nouvelle infrastructure pourra en loger 154. Après le déménagement, le vieil édifice sera démoli et le terrain sera cédé à la ville qui compte y construire une phase II du Multiplex.