le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 16 avril 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Autochtones

Encore une fois La PAE au centre d’une controverse

Encore une fois La PAE au centre d’une controverse
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L’achat de 22 maisons mobiles, par la Société d’habitation des TNO, qui sont destinées à quelques petites communautés comme, entre autres, Lutsel K’e, Fort Resolution, Fort Good Hope, Tulita et Fort Liard, a suscité bien des remous à l’Assemblée législative. C’est qu’à la demande de la Société, le Cabinet a accepté de suspendre la Politique d’aide aux entreprises pour l’acquisition de ces unités de logement.

L’achat de ces maisons fait partie d’une initiative de la Société d’habitation des TNO pour créer des unités de logements locatifs abordables dans les communautés où l’on ne trouve aucun marché. Selon celui qui occupait la présidence de la Société au moment où l’appel d’offres a été lancé, Tom Beaulieu, les maisons serviront principalement à ceux que l’on appelle « les professionnels » présents dans les communautés, c’est-à-dire les infirmières, les enseignants ou les gérants de conseils de bande.

Il y a deux semaines, un communiqué du gouvernement territorial annonçait que M. Beaulieu était transféré à la présidence de la Société de développement des TNO. Fred Koe, qui occupait la présidence de cette société, prenait la tête de l’agence gouvernementale responsable de l’habitation.

« Le problème, dans ces petites communautés, c’est que l’on pouvait avoir deux ou trois enseignants qui partageaient la même maison parce qu’il n’y avait rien de disponible ou encore, ce qu’il y avait de disponible était trop cher. En plus, dans quelques cas, ce n’était vraiment pas adéquat. Certains enseignants devaient fendre leur bois ou transporter leur eau. C’est une des raisons pour lesquelles on ne pouvait retenir ces professionnels plus d’un an. Ils n’avaient pas d’endroit confortable pour demeurer », continue M. Beaulieu.

La raison pour laquelle la Politique d’aide aux entreprises a été suspendue, dans cet appel d’offres en particulier, c’était pour obtenir le plus bas prix possible, dit M. Beaulieu. Ce dernier reconnaît cependant qu’avec la nature de l’appel d’offres, les chances étaient énormes pour que ce soit des entreprises du Sud qui soumissionnent. « Avec notre échéance, pour être compétitifs, ça prendrait des maisons préfabriquées et il n’y a pas de telles manufactures aux TNO. Ultimement, donc, elles viendraient du Sud ».

Du côté de l’Association des constructeurs des Territoires du Nord-Ouest, on dit avoir été pris par surprise par la nouvelle. « Nous pensions que le gouvernement était d’accord sur le fait que la PAE était très importante et lorsque la Société a pris cette décision, nous étions très surpris », laisse entendre le président du Comité de la PAE de l’Association, Keith Houghton. Ce dernier dit avoir l’intention de rencontrer le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Brendan Bell, ou encore son sous-ministre, sous peu.

Selon lui, des compagnies septentrionales auraient pu livrer une solution alternative aux maisons mobiles venues du Sud.

En fait, la liste des entreprises enregistrées à la PAE compte 11 entreprises fournissant des maisons mobiles aux Territoires du Nord-Ouest. Owen Rowe, directeur à la Hay River Mobile Home Park ltd, une entreprise figurant sur cette liste, croit que ses chances d’obtenir le contrat « ne sont pas très bonnes ».

« Nous sommes compétitifs, mais nous avons besoin de mesures incitatives », de poursuivre M. Rowe, qui dit avoir fait connaître ses préoccupations aux deux députés de Hay River, Jane Groenewegen et Paul Delorey, ainsi qu’à celui du Nahendeh, Kevin Menicoche, des endroits où son entreprise a pied-à-terre.

M. Rowe se questionne maintenant sur l’image du gouvernement ou sur le message que cette décision laisse. « Lorsque le gouvernement dit que la PAE coûte trop cher, qu’est-ce qu’il laisse derrière? Est-ce qu’il veut que l’on ne soit que des communautés satellites de l’Alberta? C’est le plus gros problème que j’ai avec ça ».