le Vendredi 9 mai 2025
le Vendredi 16 avril 2004 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 13:15 Éditorial

Aussi longtemps que le fleuve coulera sous le pont*

Aussi longtemps que le fleuve coulera sous le pont*
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L’annonce récente de la députée fédérale Ethel Blondin-Andrew sur la subvention de 3 millions de dollars pour la construction d’un pont qui enjambera le fleuve Mackenzie à Fort Providence constitue la première mise de fonds tangible des gouvernements pour la mise en œuvre de ce projet.

Pour la plupart des habitants des régions du Slave Nord, ce premier geste est extrêmement important. Tous les ans, le même scénario se répète. À l’automne, le débit du fleuve ralentit et alors que le pont de glace n’est pas encore prêt, le traversier doit interrompre son service de quelques heures à quelques jours. Au printemps la situation est pire. Le pont de glace devient rapidement impraticable et les glaces ne permettent pas la mise en service du traversier pendant quelques semaines.

Certes, cette situation fait partie de notre quotidien depuis des décennies. On s’est adapté : les distributeurs locaux entreposent de grandes quantités de produit en prévision de ces interruptions; les prix s’ajustent en conséquence de la hausse du coût de transport (par avion plutôt que par voie terrestre); les consommateurs aussi font provision, etc.

J’ai bien eu un petit pincement au cœur lorsque le projet de construction d’un pont a d’abord été soulevé. J’aime bien prendre le traversier ou traverser le fleuve sur le pont de glace. Il y a là-dedans un petit quelque chose de pittoresque. Néanmoins, je suis conscient que la construction permettra de consolider le développement économique du Nord. Et tant pis pour les nostalgiques qui préfèreraient voir encore les autochtones traverser le fleuve en canot d’écorce. Ces derniers préfèrent maintenant le moteur hors-bord.

*Excuse-moi pour cet emprunt René!