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le Vendredi 30 avril 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Aéroport de Yellowknife Vers un déménagement?

Aéroport de Yellowknife Vers un déménagement?
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Avec un flot de passagers de 300 000 personnes par année et une moyenne de mouvements d’aéronefs frisant les 50 000 par année, il est tout à fait possible de considérer l’aéroport de Yellowknife comme étant occupé, surtout en considérant le bassin de population qu’il dessert. Afin de soutenir le rythme, le ministère des Transports doit considérer les scénarios envisageables au cours des prochaines années.

Déjà, dans son rapport sur la révision des prévisions budgétaires du gouvernement pour 2004-2005, le comité permanent de la gouvernance et du développement économique mentionnait la possibilité de déménager l’aérogare de Yellowknife de l’autre côté des pistes actuelles. Selon le document émis par le comité, le coût estimé de l’opération serait de 120 millions de dollars.

Selon le sous-ministre adjoint au ministère des Transports, Daniel Auger, le déménagement de l’aérogare est effectivement l’une des options envisagées dans un plan de développement des installations aéroportuaires, dont l’élaboration a débuté il y a environ un an. « Nous essayons de voir l’avenir en terme de trafic de passagers et d’avions et de voir toutes les options possibles pour être en mesure de répondre à cette croissance. L’une des options envisagées est, possiblement, de déménager l’aérogare de l’autre côté des pistes ».

L’estimation des coûts ne comprend pas uniquement la construction d’une nouvelle aérogare de l’autre côté des pistes, mais aussi l’amélioration de la route pour s’y rendre, la construction d’un stationnement, d’une nouvelle voie de circulation pour les aéronefs, d’un nouveau garage et d’une nouvelle caserne de pompiers.

M. Auger signale que l’agrandissement pur et simple de l’aérogare est aussi envisagé. « Mais l’endroit actuel a des limites au niveau de l’espace pour stationner les avions et les véhicules. Nous sommes donc assez restreints pour ce qui est des façons d’agrandir. La question qui se pose, présentement, est si l’on investit dans l’aérogare actuelle, nous gagnerions combien de temps pour fonctionner? », explique-t-il.

« Il faut pouvoir faire l’équilibre entre la nécessité d’agrandir, le coût d’un agrandissement et le besoin réel. Tu peux agrandir pour mieux affronter les périodes de pointe que l’on vit, mais n’empêche qu’à l’extérieur des périodes de pointe, c’est vide. La question est de savoir combien on dépense pour simplement traiter ces moments. Ceci étant dit, la situation n’ira pas en s’améliorant et la pression va aller en grandissant », de continuer M. Auger.

De son côté, le directeur de l’aéroport, Michel Lafrance, considère que l’aérogare fonctionne déjà à pleine capacité. « Mais c’est un beau problème, dit-il, si on se compare à d’autres aéroports. Nous avons à gérer la croissance, alors que d’autres aéroports doivent gérer la décroissance », dit-il, ajoutant que, présentement, la pression se situe surtout au niveau des rampes, pour stationner les avions.

« L’aérogare peut absorber pas mal de trafic. Mais nous devons penser en fonction des heures de pointe. Nous devons tout gérer au quotidien, il faut être vigilant, mais c’est gérable », dit-il. Selon lui, les périodes de pointe à l’aéroport, notamment lorsque deux vols partent simultanément vers le Sud, sont des indicateurs à l’effet que l’aéroport arrivera bientôt à sa pleine capacité.

Parmi les solutions envisagées à court terme, M. Lafrance signale que First Air a pris l’initiative de tenter, par simulation, de stationner ses aéronefs de manière différente sur la rampe. « Il y a des impacts sur les compagnies d’essence, sur celles qui amènent la nourriture et sur nous-mêmes, la direction de l’aéroport. Tout ça nous force à nous concerter et à faire des consultations sur la manière la plus régulière et pointue pour gérer la situation. La communauté aéroportuaire est unifiée et nous nous consultons tous sur une base régulière », dit-il, ajoutant qu’il existe présentement un comité aéroportuaire consultatif réunissant les compagnies gravitant autour de l’infrastructure.

Peter Archuck est co-propriétaire d’Air Tindi, bien que cette dernière n’utilise pas l’aérogare, il doit tout de même composer avec le trafic aérien que l’on retrouve à l’aéroport. Ce dernier a d’ailleurs des réserves par rapport à un déménagement de l’aérogare. « Le trafic continuera d’augmenter, mais l’aérogare que nous avons maintenant offre des opportunités », soutient-il. M. Archuck croit qu’en déménageant simplement la caserne, cela libérerait suffisamment d’espace pour agrandir l’édifice. Quant au stationnement, il propose d’y ajouter un second étage. « Nous pourrions probablement nous en sortir avec l’aéroport que nous avons pour probablement 20 ans », de laisser entendre celui qui a siégé sur un comité ayant pour mandat de proposer différents modèles de gouvernance pour l’aéroport.

« Je pense honnêtement qu’il y a de la place pour l’expansion. Il n’y a qu’environ 30 minutes le matin et 30 minutes le soir où c’est plus chaotique à cause des vols qui partent en même temps. Je ne suis pas certain à 100 % que l’on ferait une bonne affaire avec une nouvelle aérogare de plusieurs millions de dollars », de poursuivre l’homme d’affaires.

Projet d’amélioration à court terme

Quoi qu’il en soit, des rénovations devront tout de même avoir lieu dans l’édifice actuel, puisque de nouvelles normes de sécurité s’ajouteront aux exigences actuelles. En effet, d’ici 2005, les aéroports de la catégorie de celui de Yellowknife devront être pourvus d’un système qui permet de faire passer tous les bagages dans un système de sécurité. Le projet est évalué à sept millions de dollars.