le Jeudi 27 novembre 2025
le Vendredi 13 août 2004 0:00 Culture

L’Acadie ténoise

L’Acadie ténoise
00:00 00:00

Cette semaine, dans les provinces maritimes, la fibre acadienne vibre et fait résonner le Canada en entier. De l’hymne Évangéline au Réveille de Zachary Richard, les Acadiens célèbrent leurs 400 ans de présence en terre d’Amérique. Quatre siècles marqués des hauts et des bas d’un peuple fier qui, malgré la tempête, a su garder le cap et conserver l’espoir de meilleurs lendemains.
Cette fierté, elle se retrouve chez Alyre Savoie, Patrice Brideau, Christine Cormier et Catherine Mallet, des Acadiens du Nouveau-Brunswick habitant à Yellowknife pour travailler. Cependant, tous sont convaincus, qu’un jour, ils retourneront vers la terre qui les a vus naître.
Pour Alyre Savoie, la fierté d’être Acadien se retrouve dans les générations qui l’on précédé. « Nous avons eu de la misère, mais nous sommes toujours là », dit l’arpenteur qui se fait un point d’honneur de retourner en Acadie à tous les deux ans. « J’aurais aimé y aller cette année, mais bon, ça va aller à l’année prochaine », mentionne celui qui habite Yellowknife depuis 23 ans et qui a une chose à souhaiter aux Acadiens : « Un autre 400 ans… et même plus! ».
Patrice Brideau, cuisinier chez Old Town Landing, aurait aussi aimé être de la fête de 400 ans. « Ça fait chaud au cœur. Je m’ennuie de ça et je voudrais être là pour célébrer ça. C’est quelque chose d’inexplicable. Ça fait plusieurs années que je n’y suis pas allé. Ça fait un twist au cœur que je ne puisse pas y être cette année non plus », dit-il. Cependant, M. Brideau projette de retourner en Acadie en juin prochain et « pour toujours ».
C’est à la recherche d’un boulot que l’homme de Tracadie-Sheila est arrivé à Inuvik en avril 1996. Il y a environ quatre ans, il s’établissait à Yellowknife. « Chez nous, il n’y a pas beaucoup d’ouvrage. La plupart d’entre nous, on veut s’en sortir un peu, mais pour ça, il faut aller ailleurs pour faire un peu d’argent et faire un bout de chemin. C’est de valeur qu’il y ait tant de monde qui soient obligés de s’en aller pour travailler. C’est un si beau coin de paradis », mentionne celui pour qui les souvenirs de la mer et de son odeur, de la température, du vent et des fruits de mer ne sont pas enfouis bien loin. « En fait, je pourrais te nommer des éléments de souvenirs jusqu’à demain matin ».
Sa fierté d’être Acadien, Patrice Brideau la retrouve en regardant ses pairs. « Être Acadien, c’est une nation, une raison d’être. Ce sont des gens spéciaux, ouverts et réceptifs », dit-il, tout en mettant l’accent sur la culture acadienne. « On se reconnaît entre nous par notre langue. Ça se voit dans le creux de l’œil et on s’entend dire qu’on a hâte de retourner dans notre coin ».
Être Acadienne, pour Catherine Mallet, « c’est un style de vie. C’est simple, c’est savoir s’amuser. Quand je pense à l’Acadie, je pense à lacôte Est, à manger un homard sur la plage ». Et c’est dans sa langue que la jeune ingénieure originaire de Bathurst reconnaît ses racines. « Je fais beaucoup la promotion du fait d’être francophone. Nous avons passé à travers beaucoup de difficultés pour garder le français au Nouveau-Brunswick et c’est beaucoup grâce à la culture acadienne. Je suis bien fière de ça », dit celle qui en appelle à ses semblables pour que la culture et la langue continue de s’épanouir en Acadie.
Christine Cormier, de Cap-Pelé, est arrivée à Yellowknife en juin 2003. Pour cette dernière, les célébrations du 400e de l’Acadie sont une manière de célébrer les accomplissements de ses aïeux. « D’une certaine manière, je suis triste parce que je ne peux pas être chez nous pour célébrer, mais je suis fière de voir que ça arrive encore qu’on se rappelle ceux qui sont passés avant nous ».
Effectivement, de grandes leçons de courage sont à tirer des générations qui ont peuplé l’Acadie depuis sa fondation, en 1604. Toute l’équipe de L’Aquilon tient à souhaiter un excellent 400e à ces gens qui, même loin de chez eux, demeurent attachés à leurs racines, profondément enfouies sur la côte Est.