Le gouvernement territorial a mandaté le consultant Randy Boissonneault pour faire rapport sur la possibilité de mettre sur pied un guichet unique bilingue pour les services offerts par le gouvernement territorial. La semaine dernière, il consultait les communautés francophones de Fort Smith, Hay River, Yellowknife et Inuvik sur le sujet.
« Les consultations sont pour déterminer l’utilisation que font les communautés des services territoriaux et de ce qu’elles aimeraient voir dans le guichet unique », explique le consultant qui a déjà rencontré les différents ministères, il y a quelques mois.
Au cours des rencontres avec les membres des communautés, les gens ont été invités à faire la nomenclature des services gouvernementaux utilisés depuis un an et à évaluer le niveau de services en français reçus.
Alors qu’il n’y aurait que quelques employés gouvernementaux aux guichets uniques, les intervenants présents à la rencontre de Yellowknife ont fait valoir qu’il faudra que ces gens puissent diriger les francophones vers d’autres services en français. « Quand on nous dirige vers d’autres endroits pour obtenir les services requis, c’est important qu’à cet endroit, il y ait des postes désignés bilingues pour qu’il y ait des gens qui puissent, non seulement nous accueillir, mais nous informer comme il le faut et avec compétence », a laissé entendre le président de la Fédération Franco-TéNOise, Fernand Denault.
Au cours de la rencontre, le directeur général de la FFT, Léo-Paul Provencher, a donc plaidé en faveur d’un plan global pour l’offre active de services en français. « On parlerait d’un outil qui y serait inclus pour l’évaluation permanente des services et l’inventaire des employés qui parlent quelle langue », a-t-il mentionné.
Fernand Denault va dans le même sens : « l’idée d’un guichet unique où l’on retrouverait la plupart des services gouvernementaux est intéressante, mais seulement si ça fait partie d’une stratégie globale. Ça prend tout de même des endroits où les gens peuvent obtenir les services spécifiques des différents ministères. On parle de points de services, de comptoirs, d’agents, etc. ».
De plus, comme le guichet unique sera bilingue, les fonctionnaires qui s’y retrouveront offriront aussi les services aux anglophones. « La plupart du temps, les employés auront à travailler à donner des services à la population anglophone, mais ils auront la compétence pour accueillir la population francophone », dit le président de la FFT.
Ce dernier en vient donc à la conclusion que la mise sur pied de ce guichet ne devrait pas se faire seulement grâce aux budgets réservés aux services en français. « C’est correct de payer notre part équitable, mais il faut s’assurer que les budgets qui vont payer cet exercice ne viendront pas uniquement des budgets destinés aux services à la francophonie », remarque-t-il.
Randy Boissonneault remettra son rapport final au gouvernement territorial dans quelques semaines. Mais déjà, à la lumière de ses expériences et ayant étudié les guichets uniques présents au Yukon, en Alberta, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick, il peut cibler les principaux défis qui se pointeront au cours de l’élaboration du concept. « Il s’agit de bien cibler les services voulus par la communauté, la collaboration entre les différents gouvernements et la prestation des services pour qu’ils soient complets », dit-il.