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le Vendredi 15 octobre 2004 0:00 Culture

La performance d’Omar Sharif


La performance d’Omar Sharif


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Schmitt, qui co-signe le scénario, a eu la bonne idée de confier la réalisation à François Dupeyron qui nous avait donné l’inoubliable Chambre des officiers en 2001.

La religion, thème cher à l’auteur de La Secte des égoïstes, est au centre de cette histoire. Momo (Pierre Boulanger dans son premier rôle au grand écran), un jeune Juif de 13 ans en pleine crise d’adolescence, se lie d’amitié avec Monsieur Ibrahim (magnifique Omar Sharif), un épicier musulman dans la soixantaine.

L’histoire se situe dans un quartier ouvrier parisien du début des années soixante habitée par les Juifs et les putes, surtout. Le père de Momo, dévasté par le souvenir des camps de concentration, a abandonné son fils depuis longtemps. Armé de son Coran et de sa morale soufiste, Monsieur Ibrahim le prend sous son aile et l’emmène dans une balade qui changera sa vie à jamais.

Pour nous faire oublier que, hormis quelques bagnoles d’époque, le Paris qu’on nous montre pourrait être celui de 2010, la trame sonore est composée de classiques du rock’n’roll, comme « Rock Around the Clock » et « Sweet Little Sixteen ». Pas banal.

Autre curiosité, Isabelle Adjani, 49 ans déjà, personnifie l’espace de quelques minutes une actrice à-la Bardot dans sa prime vingtaine. Est-ce le talent ou le Botox ? Difficile à dire. Mais on y croit.

Cette histoire qui, à l’image de la décennie qu’elle dépeint, sent fort la liberté a parfois des airs féeriques. Située quelque part entre le film noir et la fable initiatique, elle saura plaire aux amateurs de bons dialogues.

Soulignons enfin la performance d’Omar Sharif qui, à elle seule, vaut le déplacement. Ce rôle lui a d’ailleurs valu le César du meilleur acteur, en février dernier.

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est projeté mercredi le 20 octobre, à l’école Allain St-Cyr, à 19h 30, et c’est gratuit.