Le Réseau francophone d’Amérique (RFA), auquel est affiliée Radio Taïga, cesse d’émettre via satellite, à compter du 31 octobre. Pour sa programmation nationale, le 103,5 FM devra désormais fonctionner avec le système Inter Web.
Inter Web est un programme informatique qui permet aux membres de RFA de partager leurs émissions via Internet. Il fonctionne sensiblement sur le même principe que les logiciels Napster, Kazaa et consorts00 utilisés par les pirates de la musique. La seule différence notoire est que seuls les membres de RFA y ont accès et donc que l’opération est parfaitement légale.
Concrètement, ce que cela signifie, c’est que, plutôt que de retransmettre le signal en provenance d’Ottawa, Radio Taïga doit composer sa propre programmation à partir du matériel disponible en ligne. « À Yellowknife, on ne recevra plus le signal de RFA, mais on va continuer de recevoir des émissions qu’on télécharge par Inter Web », explique le technicien bénévole de Radio Taïga, Jeff Hipfner. Le transfert vers Inter Web ne devait pas se faire avant 2005.
Travail et flexibilité
Si, pour RFA, ce changement se traduit par des économies substantielles – 100 000 $ par année selon le secrétaire général du réseau, Serge Paquin – à Yellowknife, cela signifie plus de travail pour les bénévoles. En plus des ajustements nécessaires à la mise en place d’un nouveau système, chaque jour, quatre émissions et les bulletins de nouvelles doivent être téléchargés et ajoutés à la programmation. La Zone musicale, que fournissait RFA, doit également être conçue dans les studios de Yellowknife.
« Ce que nous espérons, commente Jeff Hipfner, c’est qu’une fois que le système sera en place, ça ne demande pas plus d’une heure ou deux par semaine, comme si on faisait une émission. »
D’autre part, Inter Web offre une plus grande flexibilité que l’ancien système. Avant, Radio Taïga devait se contenter de ce qui jouait sur RFA pour meubler sa programmation entre les émissions locales. Maintenant, il revient aux artisans d’ici de déterminer ce qui rentre en onde et quand le diffuser. « On peut changer l’horaire comme on veut selon nos besoins, s’enthousiasme le bénévole. Le nouvel horaire, qui sera en vigueur à compté du 31 octobre, est basé sur l’horaire de RFA du mois de septembre. Mais, évidemment, au mois de janvier on va être capable de créer notre propre horaire et de mettre les émissions où l’on veut. »
Déjà on note quelques différences avec l’horaire de septembre. D’abord une place plus grande est faite à la programmation locale : 42 heures par semaines, contre 30 auparavant. Le créneau 11 h à 13 h en semaine, qui était occupé par la Zone musicale, sera remplacé par des émissions provenant des stations membres de RFA et par une heure de programmation musicale.
Deux nouvelles émissions locales ont aussi été ajoutées à la grille. Deux fois par mois, Jeanne Arsenault reprend la barre de Terrien d’eau douce, une émission consacrée à la culture et l’environnement qu’elle animait déjà l’an dernier. Jaqui Gagnon, quant à lui, animera Le Temps des cigales, où, une fois par mois, un thème sert de prétexte pour diffuser de la chanson à texte. Ces deux émissions occuperont la case horaire dite de « la chaise musicale », les mercredis de 18 h à 20 h.
Bénévolat
Plus que jamais, la radio compte sur le travail de ses bénévoles. Jeff Hipfner sue sang et eau pour que la radio fonctionne. « Je travaille entre six et douze heures par semaines à la radio. Je viens de terminer une semaine de vingt-quatre heures et je voudrais diminuer ça à deux ou quatre heures », confie celui dont la fille vient de célébrer son premier anniversaire. Il pense qu’il pourra se permettre ce répit, une fois le nouveau système sera définitivement mis en place.
Le comité de la radio est toujours à la recherche de bénévoles pour faire l’animation des émissions d’une part, mais surtout pour toutes les tâches connexes. « Quand on parle de bénévoles, c’est pas juste des bénévoles pour parler à la radio. Ça prendrait aussi des gens pour faire le classement des CD, l’inventaire des CD, la correspondance, le ménage dans le bureau, les activités entourant la radio et toutes ces choses », explique Stéphane Sévigny que Jeff Hipfner présente comme « le troisième bénévole le plus impliqué ». Des personnes à l’aise avec les ordinateurs seraient aussi appréciées, ajoute ce dernier.
Pour Jeff Hipfner, c’est d’un employé à temps partiel dont la radio a besoin. Mais pour l’instant les finances de cet organisme sans but lucratif ne le permettent pas. « Si on veut avoir un employé, il va falloir qu’il y en ait de l’argent qui rentre à un moment donné. Donc ça prendrait des bénévoles pour scruter les possibilités de subventions », estime Stéphane Sévigny.
Pour les personnes intéressées à participer au contenu des émissions, mais qui n’ont pas nécessairement envie de s’asseoir derrière le micro, Stéphane Sévigny laisse entendre qu’il est possible de le faire. « On peut faire de la recherche pour une émission, pré-enregistrer des entrevues ou encore réaliser des segments musicaux », dit-il.
Pour ce qui est de l’animation, il faut donner son nom avant la prochaine saison, laquelle débutera en janvier.
