le Mardi 6 mai 2025
le Vendredi 29 octobre 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Société

Violence familiale

Un cadre de travail perfectible

Violence familiale

Un cadre de travail perfectible

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Publié à la mi-octobre, le Cadre de travail pour agir était le bébé du ministre Charles Dent qui cumule les portefeuilles de la Justice, ainsi que de l’Éducation, de la culture et de la Formation. En réponse à un document préparé par la Coalition contre la violence familiale, il identifie pas moins de 72 actions que le gouvernement des TNO s’engage à pendre pour lutter contre ce problème social. La majeure partie de ce plan vise à appliquer la Loi sur la protection contre la violence familiale voté par l’Assemblée législative l’an dernier.

La grande particularité de ce cadre de travail, est qu’il mise d’abord sur la coopération, coopération entre les ministères d’une part, et coopération avec la communauté d’autre part.

C’est dans cet esprit qu’a été créé le Comité de ministres du secteur social. Celui-ci regroupe Charles Dent et ses deux ministères, le ministre de la Santé et des services sociaux, Micheal Miltenberger, ainsi que le ministre du Logement, David Krutko, et le ministre des Affaires municipales et communautaires Michael McLeod, qui est aussi le ministre de la Jeunesse. « Le rôle de ce comité est de nous tenir mutuellement au courant des initiatives que nous prenons et de nous assurer que nous travaillons ensemble », explique Charles Dent.

En mai, les ministères visés par le Cadre de travail devront déposer un rapport détaillant les actions qu’ils ont prises pour le mettre en œuvre.

Cette semaine, le Conseil de la condition de la femme des TNO a fait une sortie en règle contre le Cadre de travail du gouvernement.

« La réponse du gouvernement […] manque non seulement d’aplomb, mais elle est aussi malavisée, inadéquate et souvent trompeuse et inopérante », peut-on lire dans un communiqué émis lundi.

Dans une entrevue accordée à L’Aquilon quelques jours avant la publication de cette réponse, la présidente du Conseil de la condition de la femme, Barbara Saunders, questionnait déjà le travail abattu par le gouvernement. « Le Gouvernement des TNO a toujours été conscient de la problématique. Mais je pense que ce qu’il ne compred pas encore c’est le côté économique. Le coût de la violence familiale est très élevé et pas seulement pour les femmes mais pour l’ensemble de la communauté. […] Je ne pense pas qu’ils saisissent à quel point c’est important », disait-elle. Selon elle, on pourrait investir plus d’argent dans la lutte à la violence, car des mesures adéquates de prévention sauveraient de l’argent au gouvernement, notamment en Santé et en Justice.

« Le coût de la violence conjugale est énorme. Si le gouvernement regardait ce problème dans cette perspective je pense qu’il réviseraient à la hausse les sommes allouées au plan d’action », affirme Mme Saunders. Cette année les TNO ont alloués plus de 400 000 dollars à la lutte contre la violence familiale.

Pris en compte

Les préoccupations du Conseil de la condition de la femme sont prises en compte, assure Charles Dent. Écouter la communauté fait partie de la stratégie du gouvernement, affirme celui qui est aussi ministre d’État à la condition de la femme. « C’est donnant-donnant. C’est un processus dans lequel nous espérons pouvoir réviser nos positions et avancer. Nous voulons nous assurer que nous faisons les choses comme il le faut. Nous ne voulons pas tout faire par nous-même. », a-t-il dit en précisant qu’il a rencontré le Conseil la fin de semaine dernière.

De son côté, Barbara Saunders se dit confiante qu’un plan d’action qui conviendra à toutes les parties peut être mis en place. « Je pense qu’en travaillant ensemble en tant que comité conjoint de mise en place, nous pouvons nous assurer que le plan sera appliqué. Je pense que cela prendra beaucoup de collaboration et de compromis et un nouveau regard sur la répartition des tâches. […] Nous avions présenté 28 actions à entreprendre et ils ont, très certainement, fait des efforts pour essayer d’en tenir compte. Mais l’engagement doit être clair, étant donné que des ressources sont nécessaires, c’est-à-dire de l’argent, du personnel et toutes ces choses. »