Le français en hausse
Depuis dix ans, le nombre de personnes aptes à s’exprimer en français est en hausse aux TNO. Alors qu’en 1994 8,5 % de la population ténoise de plus de 15 ans parlait français, ce taux est maintenant de 9,7 %. Plus précisément, selon le Bureau de la statistique des TNO, en 1994, 2394 Ténois pouvaient soutenir la conversation en français ; désormais, ils sont 3045. Cette hausse, cependant, est surtout le fait de la capitale. Dans tous les centres régionaux que sont Inuvik, Forth Smith et Hay River une diminution du nombre de francophones a été constatée.
Langues autochtones
Du côté des langues autochtones c’est la dégringolade. Dans huit des neufs langues autochtones officielles (le cri, le chipewyan, l’esclave du Nord, l’esclave du Sud, le tlicho, le gwich’in, l’inuktitut, l’inuvialuktun et l’inuinnaqtun) une diminution du nombre de locuteurs a été constatée. Seul l’inuinnaqtun, qui demeure la moins parlée des onze langues officielles, a connu une hausse de ses locuteurs. En 1994, près de 59 % des autochtones connaissaient leur langue. Désormais, ils ne sont plus que 44 %. La répartition des locuteurs de langues autochtones est, en outre, très variée. Ainsi, dans la région du Slave Nord plus de 90 % des Autochtones de plus de 15 ans soutenaient la conversation dans une langue autochtone alors que moins de 25 % le pouvaient dans les régions de Yellowknife et du delta du Mackenzie.
Des mots
Selon le rapport, « en 2003-2004, la section des langues officielles du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation a traduit en français plus de 800 000 mots pour les ministères, les conseils et les organismes du GTNO. » Cela correspond, grosso modo, à cinq romans de 500 pages en caractère 12 points.
Les sous
Il en coûte 14 757 645$ pour offrir les services dans les dix langues officielles des TNO autres que l’anglais. De cette somme, 9 913 000 $ proviennent directement des coffres du GTNO et servent, principalement, aux langues autochtones. Le reste est de l’argent qui nous vient du grand frère fédéral via l’Accord de coopération Canada-TNO relatif au français et aux langues autochtones et l’Accord de coopération Canada-TNO relatif à l’enseignement en français. Près de 3 000 000 $ sont alloués au français par l’entremise de ces deux programmes. Le « développement des ressources linguistiques » est de loin le point budgétaire le moins onéreux, zéro dollar y est alloué.
Petite enfance
Pour revitaliser les langues autochtones, le GTNO mise sur la petite enfance, fait-on savoir. Le programme dit des « Foyers linguistiques » vise à perfectionner l’usage des langues autochtones chez les jeunes enfants. « La promotion d’une langue et d’une culture autochtones par des locuteurs maîtrisant bien cette langue au sein des programmes destinés à la petite enfance en sont des éléments clés », peut-on lire. Dix-huit programmes visant les communautés linguistiques autochtones ont été financés par le GTNO, cette année. Pour obtenir du financement, les communautés devaient avoir un centre de services à la petite enfance.
