Liam Pierce est en tournée de promotion aux TNO cette semaine. Pour le compte du Conseil des ministres de l’Éducation, il vient présenter deux programmes qui permettent aux jeunes de voyager en français à travers le Canada gratuitement ou presque.

Le programme « Destination clic » s’adresse aux étudiants francophones en milieu minoritaire de onzième année ou d’un niveau supérieur, explique-t-il. Il s’agit d’un programme de cinq semaines qui est offert dans des établissement collégiaux et universitaires à Ottawa, Moncton, Trois-Rivières et Jonquière. Chacune de ces destinations offre une approche différente. Ainsi, à Moncton l’accent est mis sur l’histoire et la culture acadienne, alors qu’à Jonquière on organise des activités portant sur les médias comme la télévision et la radio. « Les participants ont des cours d’enrichissement du français le matin puis des activités culturelles en après-midi », précise Liam Pierce.

L’autre programme, « Explore », est un programme d’immersion en langue seconde. Il s’adresse donc, principalement, aux anglophones désireux d’apprendre le français et aux francophones en milieu majoritaire. Contrairement à Destination clic qui se cantonne à quatre destinations, Explore est offert dans huit provinces et dans plus d’une vingtaine d’établissements scolaires. La coordonatrice des programmes en français des TNO, Sylvie Martin, admet que ce facteur incite parfois les francophones à opter pour ce programme plutôt que celui qui leur est destiné. « Nous avons des jeunes qui sont des ayants droit, mais qui sont dans des programmes d’immersion. Alors ça leur donne accès à l’autre programme », dit-elle.

« On n’est pas obligé d’être dans des cours de français pour s’inscrire au programme Explore. Quand j’ai fait Explore, je n’avais pas pris un cours de français depuis neuf ans. N’importe qui aux études peut prendre ce programme », ajoute Liam Pierce dans un français impeccable.

Place assurée

C’est parce que ces programmes sont sous-utilisés que M. Pierce fait la tournée des établissements scolaires du Nord et de l’Ouest pour en parler. « Souvent, il n’y a pas assez de monde pour ces programmes-là parce que les gens ne savent pas que ça existe », dit-il.

Pour le programme Destination clic, cinq places sont disponibles pour les jeunes Franco-Ténois, mais elles sont rarement comblées. « Bien souvent, explique, Sylvie Martin, nous n’avons pas l’intérêt des jeunes qui ont l’âge de participer au programme. Souvent ils ont un emploi d’été ou ils s’en vont dans des voyages familiaux ou d’autres choses comme ça. »

Le bassin de population est un autre problème. À l’école Allain St-Cyr, par exemple, il n’y a pas encore de onzième année. « Ici, aux Territoires du Nord-Ouest, tu es à peu près certain d’avoir une place », insiste M. Pierce.

Nouvelle image

Destination clic et Explore ne sont pas nouveaux. Ils ont tout simplement changé de nom. « Ce programme-là [Destination clic], ça fait longtemps qu’il existe, commente Sylvie Martin. Avant il existait sous le nom de “Programme d’enrichissement du français pour les francophones hors-Québec” et il y avait beaucoup de négativisme autours du nom. Ça pouvait vouloir dire que si tu ne venais pas du Québec ton français n’étais pas assez bon. […] Alors nous avons réévalué le programme et nous avons décidé de moderniser la publicité et le nom et d’avoir une approche plus près des jeunes. »

L’expression « francophone hors-Québec » a également été rayée du nouveau plan de communication, explique-t-elle « Maintenant, on dit francophones en milieu minoritaire. »