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le Vendredi 28 janvier 2005 0:00 Francophonie

L’École Boréale aura son expo-science

L’École Boréale aura son expo-science
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Personne ne s’est objecté quand la CSFD a voté une résolution pour permettre aux élèves de l’École Boréale de participer à l’Expo-science annuelle de l’école Allain St-Cyr, lors de la dernière réunion du conseil scolaire, mardi.

Quelques jours auparavant, le District scolaire de Hay River avait soulevé un tollé en décidant de ne pas admettre les élèves de l’école francophone à sa propre expo-science. « Scabreux ! », titraient même en une nos collègues de l’hebdomadaire NewsNorth, dans leur édition du 17 janvier.

Prétextant que les deux commissions scolaires sont en compétition quant à la recherche de clientèle, la commission scolaire hayriveraine a adopté une politique protectionniste sur les activités para-scolaires. Celle-ci décrète que seuls les élèves du District scolaire de Hay River peuvent participer à ces activités.

« C’est clair qu’ils ne veulent pas donner accès à certains évènements de crainte que les parents ensuite se disent “nous pouvons envoyer nos élèves à l’École Boréale et tirer le meilleur des deux systèmes” », commente le directeur générale de la CSFD, Gérard Lavigne. Selon lui cet argument ne tient pas la route étant donné que la politique d’admissibilité à l’École Boréale est claire : c’est une école pour les enfants d’ayants droit. Précisons toutefois qu’un certain nombre d’enfants non ayants-droit sont admis à l’école francophone, mais pour ce faire ils doivent avoir suivi le programme en français langue première depuis la pré-maternelle. Selon M. Lavigne, cela ne représente qu’un ou deux élèves par niveau.

« C’est un argument un peu boiteux. Du moins, je dirais que c’est une réaction démesurée considérant le nombre d’élèves que ça affecte », ajoute le directeur général.

Toujours est-il que la CSFD et l’École Boréale ont choisi de ne pas s’apitoyer sur leur sort et permettront aux élèves francophones de Hay River de participer quand même à une activité semblable. « Nous ne voulons pas être victime des circonstances. Si une porte se ferme, nous allons en ouvrir d’autres », déclare Gérard Lavigne.

À la mi-mars, les élèves de l’École Boréale iront présenter leurs projets de science à l’expo-science de l’école Allain-St-Cyr qui organisait déjà un tel événement. Selon une source bien informée, le jounal L’Aquilon et la Fédération Franco-Ténoise seraient près à commanditer cet événement.

La directrice de l’École boréale, Lorraine Taillefer, se réjouit de la décision de la commission scolaire francophone. « Ce sera super! On va pouvoir présenter les projets en français et partager avec d’autres jeunes francophones », indique Mme Taillefer. « De plus, on pourra intégrer cela à notre programme de sciences humaines […] On pourra visiter l’Assemblée législative et le musée », ajoute-t-elle.

Mieux, l’École Boréale participera à une seconde expo-science et ce, sans même avoir à quitter Hay River. Un projet commun avec l’école Chief Sunrise de la Réserve de Hay River a été confirmé, en début de semaine.

« L’École Boréale nous a appelé aussitôt qu’elle a eu des difficultés à conclure un accord avec l’école de Hay River. Ils nous ont demandé s’il était possible de se joindre à notre expo-science et ça ne nous dérangeait pas du tout. Ils sont plus que bienvenues », affirme le directeur de l’école Chief Sunrise, Brad Kaulback.

Il ne faudrait toutefois pas en conclure que l’École Boréale est au bout de ses peines. La politique votée par le District scolaire de Hay River pourrait perturber d’autres activités initiées par le District scolaire de Hay River. « C’est évident qu’il y en aura d’autres », affirme Lorraine Taillefer. Déjà, des élèves francophones qui participaient à un club d’échecs à l’école secondaire Diamond Jeness se sont fait indiquer qu’ils n’étaient plus les bienvenus.

Ministre

« Je suis déçu », a commenté à L’Aquilon le ministre de l’Éducation, Charles Dent. Ce qui l’agace le plus cCest que ce sont les enfants qui se trouvent pénalisés. « Je suis déçu que dans un litige comme celui-là, qu’on se serve des élèves comme des pions sur l’échiquier. J’aurais espéré que les élus qui dirigent nos écoles soient plus matures et donnent l’exemple de la coopération plutôt que de la confrontation. »

Dans un communiqué de presse émis à quelques minutes de la tombée de L’Aquilon la Fédération Franco-Ténoise exprimait des commentaires semblables quoique plus tranchés. Le District scolaire de Hay River, écrit-on, « n’a pas le droit de semer la division entre les parents et les familles de la petite communauté de Hay River en se servant des enfants comme des pions. La tradition de bonnes relations gagnant-gagnant entre les écoles est soumise à un sabotage d’intolérance, de non-coopération et d’exclusion. »

Le président, Fernand Denault affirme qu’il entend requérir l’intervention « des autorités gouvernementales ». « La communauté francophone et francophile ne peut pas voir s’instaurer un climat d’environnement hostile autour des jeunes dans le milieu privilégié de leur développement scolaire », ajoute-t-on.