C’était une veillée comme on en voit peu. Une salle pleine à craquer, l’odeur alléchante du roastbeef dans les narines des convives, le petit vin qui se laissait boire et un orchestre endiablé, tout était là, samedi dernier, pour célébrer comme il se doit les 20 ans de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY).
« On a eu une plainte, s’esclaffe Johanne Denault du comité organisateur de la soirée, la piste de danse était trop petite ! » Sa collègue Louise Desbiens en rajoute. «Le plancher faisait ça de même », dit-elle en en balançant sa main de haut en bas. Pas étonnant, à quelques paresseux près, c’est l’ensemble de la salle qui s’est fait aller le franco-ténois sur le plancher de la Légion royale canadienne et les Francos ont dansé jusqu’à bien après minuit. Tant pis pour le Diable.
Il faut dire que la musique dégourdissante du groupe Les Fistons y était pour quelque chose. Les six musiciens d’Edmonton ont ravi la foule avec leur savoureux mélange de folklore, de pop francophone et de compositions typiquement franco-albertaines. Qui peut se vanter d’avoir fait répondre une salle entière en entonnant la chanson traditionnelle Le Ziguezon ? Les Fistons, eux, le peuvent.
Les commentaires pris à la volée à la sortie de la salle allaient tous dans le même sens : « le plus beau party depuis longtemps à Yellowknife », « on ne s’était pas amusé comme ça depuis une escousse », « la communauté en avait bien besoin ».
Ça oui, la communauté en avait besoin. Non seulement les Franco-Ténois avaient-ils le cœur à la fête en cette période de retour du soleil, mais il faut aussi mentionner que l’AFCY a connu une vingtième année d’existence en dents-de-scie. Quatre présidents se sont succédés à la tête du conseil d’administration, la directrice de l’Association a été licenciée et la situation de la radio communautaire CIVR Radio Taïga demeure précaire.
Dans ce contexte, la commémoration du 20e anniversaire avait presque été éclipsée. Ce n’est qu’au début octobre que Louise Desbiens, Johanne Denault, Marie Venne et Brigitte Bergeron ont pris le caribou par les bois et ont tout mis en œuvre pour que l’AFCY ait les célébrations qu’elle mérite. Aujourd’hui, toute la communauté francophone de Yellowknife peut affirmer haut et fort qu’elles y sont largement parvenues.
« Le travail qu’elles ont fait c’est hallucinant », s’enthousiasme le président de l’AFCY, Martin Dubeau, qui était également l’animateur de la soirée. « Elles ont tout organisé de A à Z, alors que nous n’avions plus de directrice. Je n’ai aucun commentaire négatif. »
Fondée en 1984 à l’initiative de Johanne Denault, de Dave McKan, de Mona Matthews et d’Allain St-Cyr, l’Associatio franco-culturelle de Yellowknife demeure, 20 ans plus tard, à l’image de la francophonie de la capitale des Territoires du Nord-Ouest : une organisation en Nord, vigoureuse et avide de réjouissances.
