le Lundi 21 avril 2025
le Mercredi 18 septembre 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Un budget qui plaît, mais…

Un budget qui plaît, mais…
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Un budget qui plaît, mais…

Fini les déficits. Le GTNO parle désormais de surplus.

Quarante-huit millions de dollars, c’est la somme que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest prévoit engranger à la fin de l’exercice financier 2005-2006.

Alors qu’en mars dernier le ministre des Finances, Floyd Roland, prévoyait terminer l’année dans le rouge de plus de 40 millions $, tout sourire, il a annoncé un surplus lors de la lecture du budget, le 9 février. Dès la fin de l’exercice 2004-2005, un surplus de 44 millions $ devrait être constaté, l’année suivante les surplus devraient à nouveau être au rendez-vous.

Cela s’explique d’abord par des revenus qui ont été plus importants que prévus. Le GTNO a pu jouir cette année de quelque 104 millions $ de plus que les prévisions initiales. De cette somme, neuf dollars sur dix proviennent de la bourse d’Ottawa. D’autre part, pour conserver des états financiers positifs, le ministre Roland compte adopter une gestion un peu plus austère du trésor public. L’an prochain, il veut réduire de 18 millions de dollars les dépenses de l’État, soit une réduction de 2 %. Le ministère qui écope le plus durement est celui de l’Éducation, de la Culture et de la Formation qui subit une coupe de près de 10 millions $. L’Assemblée législative, le Cabinet, les Travaux publics et les services, la Justice et la Société d’habitation des TNO perdent aussi une partie de leur enveloppe.

« En réduisant les dépenses durant l’exercice 2005-2006, a déclaré le ministre des Finances, nous pouvons diminuons la probabilité de faire d’autres compressions de dépenses importantes. » Ce budget annonce également la scission du ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique en deux entités distinctes. Bien que le ministère demeure jusqu’à ce jour sous un même chapeau, son budget a été séparé sous deux rubriques : Environnement et Ressources naturelles et celui de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement.

Responsabilité fiscale

Ce budget marque également l’adoption d’une toute nouvelle politique de « responsabilité fiscale ». Il s’agit principalement d’une stratégie pour permettre au GTNO d’augmenter sa capacité d’emprunts.

« Notre gouvernement doit investir dans les programmes, les services et l’infrastructure publique, pour les résidents des TNO, a commenté le ministre. La nouvelle politique de gestion responsable des finances définit les lignes directrices sur les montants que nous pouvons emprunter, ce pourquoi nous pouvons et ne pouvons pas emprunter, et les modalités de notre responsabilité en matière de décisions sur les emprunts. » En assainissant ses pratiques de crédit, a-t-il ajouté, le GTNO veut faire augmenter son pouvoir d’emprunt actuellement fixé par Ottawa à 300 millions $ par année.

La première action entreprise dans le cadre de cette politique a été de faire évaluer la solvabilité du gouvernement. La firme Moody, spécialisée dans ce genre d’évaluation, a décerné une cote Aa3 au gouvernement des TNO. Selon cette échelle de classement dont la cote la plus élevée est Aaa, la cote Aa3 place les TNO devant le Québec (A1) et derrière le Manitoba (Aa2).

En outre, la nouvelle politique de responsabilité fiscale prévoit que le GTNO produise plus fréquemment de l’information sur la dette territoriale. Celle-ci s’élève à 153 millions $.

Réactions

Ce budget a été généralement bien accueilli par les députés de l’Assemblée législative. Certains ont toutefois profité de la période dite de « déclarations des députés » pour en souligner quelques faiblesses.

Le député de Great Slave, Bill Braden, s’est dit déçu qu’il n’y ait pas d’engagements clairs dans ce budget au niveau du logement. « Il n’y a pas une seule ligne sur ce qui sera fait, a-t-il mentionné. Combien de maisons ? Quels genres d’investissements verrons-nous ? » Il a également souligné « l’incertitude » qui caractérise, selon lui, les finances du GTNO. Passer d’un déficit annoncé de plus de 40 millions $ à un surplus du même ordre de grandeur le démontre, a-t-il dit, en ajoutant que cela demeurait une excellente nouvelle.

La députée de Hay River South, Jane Groenewegen, a quant à elle questionné le processus d’évaluation des besoins. « On dirait que lorsque nous nous assoyons pour jauger les besoins, nous le faisons de façon très réactive, a-t-elle dit. Nous pourrions regarder ce qui s’en vient et tenter d’y répondre. Mais ça ne semble jamais arriver. Nous devrions appréhender cet exercice tel qu’il est : nous avons un milliard de dollars, quelles sont nos priorités, que voulons nous faire, nous, cette petite population qui vit ici dans cet immense territoire. »