Bientôt à l’affiche du Ciné-club
Une splendeur
Le Fils est un film éprouvant.
Cette perle cinématographique signée Jean-Pierre et Luc Dardenne (Rosetta) vous fera battre le cœur. Battre d’énervement d’abord, parce que c’est un thriller, mais battre de passion aussi parce que c’est une histoire d’amour. D’amour intense.
Les frères Dardenne, qui sont à bien des égards le pendant Belge de frères Cohen, ont à nouveau relevé le tour de force de faire du cinéma à la fois passionnant et intimiste. Cette histoire, d’un menuisier qui prend pour apprenti un jeune qui, tout à coup, le fascine étrangement a la splendeur intrigante des récits de Pedro Almodovar.
C’est avant tout l’histoire d’un isolement, celui d’un homme orphelin de son fils, qui a choisi de s’entourer du bruit de l’usine pour masquer le terrible vide qui a accompagné la mort de l’enfant. Cet isolement, les frères Dardenne le filment à bras le corps, par le biais d’une mini caméra permettant de suivre le personnage dans un parcours mental représenté par les couloirs de l’entreprise. Par cette manière nouvelle de filmer, les deux cinéastes réussissent à glisser autour de lui, à pénétrer son inconscient, à signifier sa douleur sans le moindre effort. Ils réussissent surtout à nous chavirer.
Tout dans ce film est désarmant. La performance éblouissante d’Olivier Gourmet qui tient le premier rôle, n’est pas en reste. Son jeu feutré nous fait sursauter d’ébahissement alors que, de regard en regard, il nous révèle l’intrigue inavouable de cette histoire. Face à une performance aussi fluide, force est de constater que le jury du festival de Cannes n’avait pas eu tort de lui décerner le prix de la meilleure interprétation masculine, damant le pion à notre Rémy Girard.
Ce film est humaniste, complexe, intense et plus que tout sublime. Si vous ne pouvez voir qu’un seul film au Ciné-club cette année, allez voir Le Fils !
Le Fils sera projeté à l’école Allain st-cyr, mercredi le 10 février, à 19h30. C’est gratuit, précipitez-vous.
