le Mercredi 23 avril 2025
le Vendredi 18 mars 2005 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Controverse autour du nouveau président de l’OTEVM

Controverse autour du nouveau président de l’OTEVM
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Le 9 mars, le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada (MAINC) a nommé Todd Bulingame à la tête de l’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie (OTEVM).

Ancien consultant pour les compagnies pétrolières, Burlingame a été président du conseil d’administration de l’Office d’examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie. Lors de sa nomination, le ministre des Affaires indiennes et du Nord, Andy Scott, a assuré que « la population des TNO sera bien servie par lui ». La députée de Western Arctic, Ethel Blondin-Andrew, a quant à elle souligné que Burlingame « possède l’expérience, les qualités de chef et les compétences de gestion qui sont essentielles dans ce poste ».

Or, il appert que, contrairement à plusieurs personnes qui avaient signifié leur intérêt à occuper le poste vacant depuis l’automne, Todd Burlingame n’avait pas postulé. Le MAINC devait normalement choisir un président parmi les trois candidats retenus par l’OTEVM, desquels Todd Burlingame ne faisait pas partie. L’OTEVM avait remis au ministère les noms des trois candidats qu’elle avait retenus en janvier.

À l’Assemblée législative des TNO, plusieurs députés ont déclaré être outrés par le choix « anti-démocratique » du MAINC. La députée de Hay River South, Jane Groenewegen, a d’ailleurs profité du passage du ministre Scott à Yellowknife pour lui signifier publiquement son mécontentement. « Vous avez tourné en dérision notre processus de sélection et vous avez insulté les Ténois. Pendant combien de temps encore allez-vous tenter de contrôler le Nord à partir de votre bureau d’Ottawa ? », a-t-elle demandé au ministre qui participait à une rencontre publique sur la Stratégie pour le Nord.

Sur la Colline parlementaire, la nomination a donné des munitions au député néo-démocrate Pat Martin, du comté de Winnipeg Centre. « Il paraît que Todd Burlingame n’habite même pas dans les Territoires du Nord-Ouest, a-t-il dénoncé. C’est une autre folie des Libéraux pour creuser davantage le fossé du déficit démocratique. »

L’ancien candidat néo-démocrate dans Western Arctic, Dennis Bevington, a fait écho à cette déclaration. « J’ai travaillé à l’Office d’examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie avec M. Burlingame et je suis estomaqué par sa nomination à la présidence d’un autre office, a-t-il dit. Son passage à l’Office [d’examen des répercussions environnementales] avait semé la controverse. Cette nouvelle nomination ne va pas que saper la confiance du public, mais aussi l’intégrité de notre système de gestion du développement de nos ressources. »

Devant les médias des Territoires du Nord-Ouest, le ministre Scott a réitéré sa confiance envers Todd Burlingame. « Il a été choisi parce que nous avions la conviction qu’il était la meilleure personne pour occuper le poste », s’est-il défendu. Le ministre a nié connaître personnellement le nouveau président de l’OTEVM et a indiqué que la décision de choisir Burlingame plutôt qu’un des candidats de l’OTEVM avait été motivée par le désir de combler rapidement le siège. Il a réfuté la possibilité de revenir sur cette nomination.

L’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie a été créé en conformité avec l’Accord sur les revendications territoriales des Gwich’in et du Sahtu afin que les résidents de la vallée du Mackenzie puissent particiciper à la gestion de leurs ressources.