le Vendredi 28 novembre 2025
le Vendredi 1 avril 2005 0:00 Culture

Le mâle dans toute sa splendeur

Le mâle dans toute sa splendeur
00:00 00:00

Toutes les bêtes ont leur parade nuptiale, l’homo sapiens aussi. À la manière d’un documentaire du canal Découverte, Cruising Bar de Robert Ménard tente de percer le mystère entourant les rites sexuels du Québécois en rut.


Pour mieux comprendre le phénomène, nous suivons quatre mâles de la région de Montréal qui exsudent les phéromones. Gérard, dit le Taureau, est un bedonnant propriétaire de garage. Patrice, dit le Lion, est un accessoiriste gaffeur et cocaïnomane attifé d’une élégante coupe « Longueuil ». Jean-Jacques, dit le Paon, est un yuppie plein au as tout juste diplômé d’une école de séduction. Et, enfin, Serge, dit le Ver de Terre, est… pathétique.


Les quatre sujets ne se connaissent pas et ne se rencontreront jamais. La seule chose qui les unit est la taille de leur cerveau qui rétrécit au fur et à mesure que leur appendice viril enfle. Malgré que l’action se déroule en 1989 (l’année de la sortie du film), dans la tête de nos Don Juan c’est l’Âge de pierre. Nous voilà donc samedi soir et nos trois cro-mignons n’ont qu’un seul objectif : empoigner leur gourdin, aller à la chasse et ramener une proie… dans la couchette. Leur territoire de chasse se trouve désormais dans les bars, mais depuis la nuit des temps, leurs tactiques sont demeurées (c’est le cas de le dire) les mêmes : se mettre sur son trente-six, faire le pitre sur la piste de danse et surtout braire des inepties.


Ce film ne serait rien sans la performance hilarante de Michel Côté qui défend tous les rôles principaux (en plus de jouer la pièce Broue depuis une bonne trentaine d’années). C’est grâce à sa performance très physique et très peu cérébrale que Crusing Bar est devenu au fil des ans un film culte pour des centaines de Québécois qui s’identifient aux héros en déclamant fièrement les répliques qu’ils connaissent par cœur.


Cruising Bar sera projeté le 6 avril, à 19 h 30, à l’école Allain St-Cyr et l’entrée est gratuite. Veuillez prendre note que, pour une rare fois, il n’y aura pas de sous-titres. Juste du gros joual sale !