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le Vendredi 15 avril 2005 0:00 Éditorial

Plus qu’une question de temps

Plus qu’une question de temps
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La déposition accablante de Jean Brault devant la commission Gomery sur le scandale des commandites permettra peut-être à certaines personnes de faire encore plus d’argent. En effet, un pari a été lancé au bureau à savoir quand auront lieu les prochaines élections.

Cette déposition ne fait que confirmer ce que plusieurs savaient déjà : des commissions déguisées, versées à même des contributions du gouvernement fédéral, ont servi à financer plusieurs partis politiques. La surprise est surtout venus de la déclaration selon laquelle l’argent n’a pas été dirigé uniquement vers le Parti libéral du Canada mais aussi vers l’aile québécoise de ce parti et même le parti souverainiste du Québec.

Devant ces déclarations, Paul Martin semble déjà se préparer à une lutte électorale : les attaques répétées pleuvent contre ses deux principaux adversaires, le Bloc et le Parti conservateur. Il évoque même la possibilité d’un vote aux communes sur une motion de blâme en demandant à l’opposition d’attendre le rapport de la commission d’enquête. Côté conservateur, cette demande risque de ne pas passer. En effet, les plus récents sondages indiquent que ce sont ces derniers qui ont le plus à gagner d’une élection immédiate.

Paul Martin pourra peut-être compter sur le Bloc québécois qui risque aussi d’être dans l’eau chaude à la suite du témoignage du président de Groupaction. Le proche parent du Bloc, le Parti québécois, aurait aussi reçu un peu de cette manne politique.

Que la population soit tannée de la gouverne libérale, cela se comprend bien. Mais, tel que les sondages l’indiquent, qu’elle se tournent vers le Parti conservateur démontre une incompréhension totale de ce parti de droite. Bien tournés vers les États-Unis, il ne faudra pas s’attendre à une vie démocratique plus saine avec ces similis yankees. Aux États-Unis, ce n’est pas de la publicité qui emplit les coffres du Parti républicain mais plutôt l’argent taché de sang des grands fabricants d’armes. Des milliards sont engloutis dans l’équipement militaire et des millions se retrouvent ensuite dans les coffres du parti. Idem pour les compagnies pétrolières : ça paye de s’opposer à Kyoto! Et le Reform-Alliance-Parti conservateur fera différent? Comptez-y pas.