Commençons tout de suite par une annonce d’intérêt public : le Ciné-Club déménage ses pénates. Exit la rotonde de l’école Allain St-Cyr. Désormais, c’est à l’Association franco-culturelle de Yellowknife qu’ont lieu les projections.

Le coordonnateur su Service d’alphabétisation en français, Martin Dubeau, qui est par le fait même l’homme derrière le Ciné-Club, explique que la salle était trop grande et qu’il y a des divans mous dans le local de l’Asso. Selon une source généralement désinformée, Martin a dû remplir neuf caisses de formulaires roses pour obtenir l’approbation du président de l’Association.

Toujours est-il que toutefois donc, c’est avec le plus gros hit de l’histoire du cinéma Québécois, Séraphin : un homme et son péché, que s’ouvre cette nouvelle série de films.

Ce drame de Charles Binamé (La beauté de Pandore) nous plonge dans l’univers des dizaines de fois revisité du romancier Claude-Henri Grignon. Mais n’allez pas croire qu’il s’agit d’une copie des Belles Histoires des Pays-d’en-Haut. Loin s’en faut. Même si Séraphin Poudrier (Pierre Lebeau) conserve son inévitable patois « viande à chien », la vision de Binamé n’a rien a voir avec la série rose bonbon longtemps diffusée à Radio-Canada. Fausse-couche, avortement maison, sexualité brutale, viol, maladie vénérienne, suicide par pendaison, ça brasse pas mal fort à Sainte-Adèle.

Dans ce petit village de campagne dominé par un avaricieux compulsif les élites intriguent, les petites gens subissent et les objets jouent un rôle déterminant, pièce de monnaie, couteau, médaillon, confitures…

Dans la réalité cruelle du Québec du curé Labelle, on redécouvre avec stupeur l’histoire cruelle de Donalda (Karine vanasse) et de son bel Alexis (Roy Dupuis).

Séraphin : un homme et son péché sera projeté le 20 avril, à l’Association franco-culturelle de Yellowknife. C’est gratuit.