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le Vendredi 29 avril 2005 0:00 Francophonie

Francisation douce

Francisation douce
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Suivre un rythme en frappant dans ses mains, contrôler une personne qui porte un bandeau avec son doigt, inventer une pièce de théâtre avec six petites phrases, rire comme des petits fous. Vous ne le croirez peu être-pas, mais toutes ces choses servent à améliorer son français.

C’est, en tous cas, le pari que fait le coordonnateur du Service d’alphabétisation familiale des TNO, Martin Dubeau. Une fois par semaine, il offre à un groupe composé de francophones et – surtout ! – de francophiles l’occasion de pratiquer la langue de Molière tout en s’amusant follement.

Le mardi à 19 h 30, le groupe se réunit dans la Rotonde de l’école Allain St-Cyr pour faire des ateliers de théâtre et d’expression dramatique. L’activité se passe entièrement en français et semble donner de bons résultats aux participants qui n’ont surtout pas l’impression de suivre un cours de français.

« Moi, je viens ici parce que ça me donne l’occasion de jouer », confie Arlene, une ancienne enseignante d’immersion française conquise par ce concept. Elle affirme être venue d’abord pour faire la conversation en français pour ne pas perdre la langue, mais avoir surtout été charmée par l’originalité de cette méthode. « Ce serait formidable si on pouvait intégrer ces jeux aux classes d’immersion », pense-t-elle.

Isabelle, la seule francophone présente mardi dernier (sauf Martin Dubeau évidemment), avoue puiser beaucoup d’inspiration dans ces deux heures de laisser-aller hebdomadaires. Monitrice de français dans une école où l’on offre un programme d’immersion, elle estime qu’elle pique « un ou deux » exercices à Martin par semaine pour ses classes.

Kate, pour sa part, vient avec son fils, Dawson qui, lui, affirme aimer ça « parce qu’on court partout ». Elle préfère cette approche aux cours académiques. « C’est une bonne occasion d’apprendre, dit-elle. Je suis un cours de français au travail, le cours pour débutants. Mais nous apprenons surtout des trucs reliés au travail. Par exemple, comment prendre un rendez-vous ou comment dire à un collègue de travail quoi faire. Ça devient très lassant. Mais ici j’ai beaucoup de plaisir. Eh puis, puisque qu’on a déjà l’air fou à faire toutes ces activités, on n’a pas besoin d’être gêné parce qu’on parle un mauvais français. »

Ce n’est pas le Ciné-club, mais c’est quand même gratuit.