« Je ne suis pas un clown », se défend Chris Taylor. Pourtant, quand on le voit se balader nez en l’air sur son monocycle, c’est bien à un saltimbanque qu’il ferait penser.
Tous les matins, il enfourche son engin à une roue et pédale, joyeusement, jusqu’à son travail, au centre-ville de Yellowknife. « C’est mon moyen de transport », dit celui qui raconte faire parfois des randonnées de 70 ou 80 kilomètre sur son monocycle.
Son histoire d’amour avec le monocycle commence dès l’enfance. Tout jeune, il rêve de troquer son tricycle pour un de ces vélos de casse-cou. Mais ses envies demeurent réfrénées jusqu’à l’été 2000. « J’en ai parlé à mon beau-frère, raconte Chris, et c’est lui qui m’a suggéré d’en acheter un sur l’Internet. Je l’ai fait. Ensuite, je me suis enfermé dans ma cave pour me pratiquer Puis j’ai tenté ma chance dehors, puis sur le gravier, puis hors-route. Immédiatement après, j’ai commencé le monocycle de montagne… » Il possède maintenant sept monocycles qui ont chacun leurs fonctions précises.
Depuis, la carrière de monocycliste de Chris roule plutôt bien. Il a lancé un site Web (www.unicycling.net), il donne des leçons et fait également la vente de monocycles et d’accessoires pour monocyclistes. « Je participe également à des conventions un peu partout en Amérique du Nord », indique-t-il.
Déménagé à Yellowknife depuis un peu plus d’un an, il assure que le paysage sub-arctique très rocailleux du Slave Nord est idéal pour un monocycliste aguerri. « Si vous voulez faire du monocycle de montagne c’est vraiment génial. Je viens d’Edmonton et je peux vous dire que c’est vraiment mieux ici. Il y a plus de défi. À Edmonton, ça devient un peu chiant. Mais si vous voulez faire trucs de niveau débutant, c’est bien aussi. Il y a beaucoup de stationnements, de terrains de basket-ball. Les cours d’école sont de bons endroits aussi. Il y a beaucoup d’opportunités. C’est même possible d’en faire en hiver. »
Contrairement aux skateboarders qui doivent souvent pratiquer leur sport dans la clandestinité, Chris affirme ne pas rencontrer trop de difficultés à pratiquer son passe temps favori. « Nous sommes plutôt bien accueillis, en général. Je ne me suis fais mettre à la porte qu’une seule fois ou deux, c’était à l’Assemblée législative d’Edmonton », dit-il. L’aspect inusité de l’engin (et du conducteur !) n’est pas étranger à cette sympathie. « Le gens viennent me prendre en photo. Ils me regardent faire un peu étonné. Ils me disent “fais un saut périlleux”, ce que je ne sais pas faire. »
Même s’il sait déjà faire des sauts, monter un escalier, faire du surplace, jouer au ballon et rouler sans les pédales, Chris est bien déterminé à améliorer continuellement son art. « Quand on est un passionné comme moi, on n’atteint jamais de point à partir duquel on ne peut plus s’améliorer. »
Si la folie de Chris Taylor vous donne des envies, sachez qu’il offrira un cours de monocycle à compter du 17 mai et qu’aux dernières nouvelles, il restait encore quelques places.
« Les gens qui vont suivre le cours vont apprendre la base. Nous espérons que tous les débutants pourront apprendre à rouler, arrêter, tourner à gauche et à droite et descendre un pente légère », dit-il.
Ne vous étonnez pas de voir toute une flotte de cyclistes à une roue dans les rues de Yellowknife cet été.