« À ce point-ci dans les répétitions, nous sommes rendues à trois soirs par semaine. Ce qui veut dire au moins deux heures par soirs, parfois plus. »
Isabelle Gauthier ne se prépare pas pour le triathlon. Elle est une des 18 danseuses qui composent la compagnie de danse moderne Crazy Legs, un nouveau venu sur la scène arctistique des TNO. Dans tout juste une semaine, le premier grand spectacle de Crazy Legs sera présenté au public de Yellowknife.
Quand elle est arrivée à Yellowknife, Isabelle, qui avait étudié la danse durant un an à l’université de York, n’aurait jamais cru pouvoir faire partie d’une compagnie de danse ici. « Ça a été une belle surprise de voir la fondation de la compagnie », dit-elle le fou rire aux lèvres.
Isabelle danse dans deux des cinq chorégraphies qui seront présentées au Northern Arts and Cultural Centre. « Flesh and Stone » est l’œuvre de Darha Philpot. Sur une musique originale de Chic Callas, elle présente des variations sur le lien entre le corps humain et la pierre omniprésente, à Yellowknife. L’autre chorégraphie à laquelle participe Isabelle, « 1692 », est une création de Karen Johnson. Il s’agit d’une évocation des chasses aux sorcières qui ont envoyé des dizaines de femmes sur le bûcher, au 17e siècle. Le spectacle comprend également trois autres chorégraphies, dont une avec des enfants.
Darha Philpot, Chorégraphe et directrice artistique de Crazy Legs, estime qu’une des plus grandes difficultés rencontrées dans l’implantation de cette compagnie de danse contemporaine aux TNO aura été le manque d’espace pour pratiquer. « Il n’y a pas de place. Il n’y a pas de local fait pour la danse, sauf le studio du Ballet Academy qui est plein tout le temps », dit-elle. La pratique à laquelle L’Aquilon a assisté, la semaine dernière, avait lieu dans un demi gymnase situé au deuxième étage de l’école St-Joseph.
Elle ne sais pas non plus à quoi s’attendre de la réaction du public, étant donné qu’elles sont les pionnières dans ce domaine aux TNO. « Les gens, ici, à Yellowknife, ne savent pas vraiment ce que c’est la danse contemporaine. Ils n’ont aucune référence de ce que c’est. » Elle pense néanmoins que le public y trouvera son compte. « Dans tout ce que nous avons fait, il y a plein de choses différentes et ça va plaire au public. Les gens aiment généralement la danse une fois qu’ils y sont exposés. »
En attendant, alors que les jours avant la première s’égrènent, dans l’estomac d’isabelle, les papillons montent.
An Evening of Danse, le tout premier spectacle de la compagnie Crazy Legs, est présenté les 20 et 21 mai, au NACC, à 20 h.
www.crazylegscontemporary.com
