L’enseignement postsecondaire en français à distance sera disponible en classe ou à domicile dans l’ensemble des TNO.
Le Collège nordique francophone a révélé la semaine dernière les cinq axes qui guideront sa planification stratégique jusqu’en 2018. Les effets s’en feront sentir très bientôt, avec des outils technologiques performants et des partenariats constructifs.
Grâce à des subsides fédéral et territorial de 172 000 $, le Collège nordique francophone (CNF) bénéficiera au plus tard en janvier prochain d’infrastructures de classes virtuelles, d’équipement informatique pour de l’enseignement en temps différé et en temps réel, de différents outils comme une bibliothèque virtuelle. Au CNF, précise le directeur de l’établissement, Jean-Pierre Joly, on devrait retrouver deux classes d’une capacité de 10 personnes, équipées d’un tableau et d’un projecteur.
La nouvelle plate-forme, qui appartiendra en propre au CNF, devrait avoir un débit solide, sans « plantage » comme antérieurement. Elle servira notamment à la mise en place de deux nouvelles formations, des certificats en gestion des documents et archives et en gestion des organismes à but lucratif. Ces formations ont été montées par un récent partenaire du CNF, le Collège Mathieu (Saskatchewan).
Ultérieurement, cet enseignement à distance sera disponible en classe ou à domicile dans l’ensemble des Territoires du Nord-Ouest, le CNF pouvant ainsi assumer son mandat territorial. Éventuellement, le CNF pourrait avoir le portail Moodle, un environnement informatique fort prisé pour la diffusion de documents et les interactions entre étudiants et professeurs.
Une des orientations du plan stratégique est l’arrimage aux enjeux et aux besoins du milieu du travail. En conséquence, en 2015-2016 théoriquement, le CNF offrirait une formation sur les réalités nordiques pour les nouveaux employés du Nord, une formation sur le climat, les cultures et les langues, sur un modèle analogue à ce qui se fait en coopération internationale. Cette formation pourrait se donner en ligne ou de manière plus traditionnelle, la présence tangible d’un enseignant étant plus efficace pour développer un sentiment d’appartenance.
Reconnaissance et partenariat
Les notions de reconnaissance et de partenariat sont enchâssées dans ce premier plan stratégique du Collège nordique francophone. Le CNF avait déjà amorcé informellement en 2011 la création du Consortium de l’Ouest et du Nord pour l’éducation postsecondaire et la formation (CONEPF), regroupant sept établissements et organismes, dont les plus récents membres sont le Collège Saint-Boniface et l’organisme de formation en employabilité Pluri-elles, tous deux du Manitoba. Cette association a commencé à devenir plus opérationnelle en mars. « La réalité de beaucoup de collèges dans l’Ouest, constate Jean-Pierre Joly, c’est que les gens s’orientent de moins en moins vers le français. Le campus Saint-Jean [en Alberta] a failli fermer ses portes. Aujourd’hui, l’Asie prédomine. » Le CONEPF permettra notamment des économies d’échelles et la mise en disponibilité dans l’ensemble du réseau des formations données par ses membres.
Les collaborations pourront se développer encore davantage lorsque le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest accréditera le CNF comme institution d’enseignement postsecondaire. C’est une réalité du Nord et de l’Ouest, explique Jean-Pierre Joly : les seuls membres du CONEPF à être accrédités sont ceux affiliés à une université. Le GTNO soutient financièrement le Collège nordique mais, soulève sa présidente, Josée Clermont, la loi des TNO n’autorise qu’un seul collège accrédité. « L’accréditation, soutient-elle, ouvrirait les portes à davantage de partenariats. L’Université Simon Fraser (Colombie-Britannique) veut travailler avec nous. Elle n’attend que notre accréditation. Cela nous donnerait davantage d’options, celle par exemple d’offrir des cours du niveau de la maîtrise. » Josée Clermont fait également valoir que le CNF pourrait donner des formations postsecondaires aux diplômés d’Alllain St-Cyr, de Boréal et des écoles d’immersion des TNO, ce qui, entre autres permettrait au GTNO de faire des économies.
Jean-Pierre Joly croit qu’avec son poids, le nouveau consortium pourrait s’avérer un atout pour la reconnaissance du gouvernement, mais il ne peut préciser à quel terme le CNF atteindra cet objectif. Le directeur de l’établissement souhaite que cette accréditation aille de pair avec un budget conséquent.