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le Mardi 25 juillet 2017 4:00 | mis à jour le 21 mars 2025 16:49 Actualités

FOTR 2017 : En français

FOTR 2017 : En français
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C’est un constat que l’on a pu faire en assistant au 37e Folk On The Rocks (FOTR), les 15 et 16 juillet derniers. Si les organisateurs semblent faire des efforts pour améliorer la présence du français dans le festival, tant au niveau de la programmation que de la signalisation sur place, les artistes ne le font pas toujours.

D’après les organisateurs de l’évènement, il y avait dans la programmation quatre groupes estampillés francophones. Pourtant, seul l’un d’entre eux chantait en français, et ce, exclusivement. C’est Chocolat qui s’y collait, le groupe de rock psychédélique montréalais, invité par l’Association Franco-Culturelle de Yellowknife (en photo sur scène).

En entrevue sur les ondes de Radio Taïga, un des membres du groupe disait d’ailleurs, « on vous prévient, on n’entendra pas beaucoup les paroles, les guitares sont fortes. Mais on vous garantit que c’est tout en français ».

Miraj, duo de Yellowknife de compositeurs digitaux de musique ambiante ; Moe Clark (en photo à droite avec le tambour); et Nadia Gaudet qui tient la scène avec son compagnon, Jason Burnstick, avaient également reçu le titre de représentants francophones par les organisateurs, sans pour autant nous laisser entendre de paroles dans la langue française.

Normal pour Miraj, qui fait de la musique électronique, ouvreuse de chakras, mais pour le coup muette. Ça se comprend pour Nadia Gaudet et Jason Burnstick, basés à Winnipeg, qui marient dans la vie comme dans la musique l’héritage métis et francophone, de l’une au passé cri et anglophone de l’autre. « Pour le moment, on compose principalement en anglais, mais on écrit de plus en plus en français et en langue crie, pour apprendre et partager nos cultures », a indiqué la chanteuse. On le conçoit aussi pour Moe Clark, l’artiste métisse originaire du traité 7 et qui a grandi à Calgary, puisqu’elle mélange dans sa musique un large spectre d’influences, tant sur le plan culturel que musical.

Si l’on n’entend pas le français sur scène, les francophones étaient tout de même bien présents dans le festival. Alexis Normand, la chanteuse fransaskoise était là avec Rosie & the Riveters; Nate Hilts, chanteur de The Dead South, et même SHAD, le rappeur ontarien, s’avère être bilingue. Du français, il y en avait partout en fait, parmi les artistes, encore au sein de la formation Elephant Stone, mais aussi dans le personnel, les volontaires, les festivaliers, bien sûr, et même sur de nouveaux panneaux de signalisation.

FOTR favorise rencontres et collaborations.

Chez les artistes interrogés, à l’unanimité, le FOTR est un festival « vraiment cool » et « intimiste » avec une ambiance de plage, les artistes y sont accessibles et l’on peut facilement créer des liens. « On va dans l’Nord, mais c’est comme un beach party » a lancé un membre de Chocolat avant d’ajouter, « on ne savait pas trop où on allait, mais on est vraiment contents ». Pour certains, comme c’est le cas de Nadia Gaudet, « on entend parler du festival depuis plusieurs années, alors quand on a l’occasion d’y aller, on n’hésite pas », assure-t-elle.

Ce fut également le cas de Moe Clark, qui a entendu parler du festival par l’entremise de Dëneze Nakehk’o, cinéaste déné. Elle a notamment profité de sa venue pour réaliser un atelier de composition et de perfectionnement avec les jeunes de la Coalition Rainbow de Yellowknife. Trois morceaux ont donc été créés et présentés au public, dont une pièce contenant du texte en français.

Moe Clark a également intégré le duo de chanteuses de gorge de Yellowknife, Hovak Johnston et Kayley Inuksuk Mackay, à l’une de ses représentations.

Pour les locaux, c’est d’ailleurs une excellente occasion de se surpasser et de présenter leurs meilleures productions. Sami Bianco et Harrisson Roberts, de Miraj, ont justement confié dans LE Lounge Radio Taïga qu’ils avaient leur matériel tout prêt jusqu’à ce qu’ils décident de tout changer le vendredi soir, veille du festival, pour finalement livrer, d’après eux, un de leur meilleur set.