le Dimanche 20 avril 2025
le Jeudi 3 mai 2018 18:43 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Actualités

Sur les ondes Aux origines de la musique XXIV

Sur les ondes Aux origines de la musique XXIV
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Les troubadours sont en contact avec les artistes des palais d’al Andalous, à Cordoba et à Grenade, à partir desquels les Maures règnent sur la péninsule ibérique. Ces palais sont des centres culturels dans lesquels les arts et les sciences rayonnent au Moyen Âge.

Leur musique et leur poésie auraient influencé, paradoxalement, les compositions de Guillaume VII, compte de Poitiers et duc d’Aquitaine (un des premiers troubadours), pendant ses batailles contre les Maures. Le rebec et l’oud sont les instruments musicaux des musiciens de l’Andalousie à la base des violes et des luths utilisés par les troubadours. En contact avec ces derniers, les trouvères qui se déplacent au nord de la Loire, fondent une école dans la ville d’Arras et inspirent l’art des minnésingers, chanteurs-poètes itinérants de l’Allemagne du Moyen Âge central, dont les poèmes traitent de thèmes épiques et d’amour courtois. Les jongleurs et les ménestrels répètent les compositions des troubadours et des trouvères pour entretenir les cours et le public.

Les formes musicales des chansons populaires du haut Moyen Âge sont transmises oralement, telles que les cantilènes (vers en strophes), tandis que les chanteurs-poètes du Moyen Âge central structurent leurs chansons dans des formes poétiques écrites qui, souvent, sont en rimes, comme dans la chanson sans refrain, la laisse strophique, la chanson de geste et la rotrouenge.

La chanson sans refrain est un récit ou un discours dans lequel il n’y a pas de refrain, et la laisse strophique apparait en utilisant le refrain pour rehausser le message principal de la chanson. La chanson de geste est un récit qui raconte des exploits légendaires en utilisant des vers décasyllabiques organisés en strophes, tandis que la rotrouenge est une chanson structurée par trois à cinq strophes suivies par un couplet.

Dans ce contexte apparait un groupe de clergés itinérants appelés goliards. Parmi les hypothèses sur l’étymologie de leur nom, il en a y une qui propose l’évêque Golia comme leur fondateur; une autre hypothèse les associe à une lettre que Bernard de Clairvaux aurait envoyée au Pape pour qualifier Peter Abélard de Goliath, à la suite d’une discussion dialectique dans laquelle Abélard défend la raison humaine comme capacité de comprendre les mystères de la foi. Ce groupe formé surtout par des jeunes scolastiques utilise le latin vulgaire pour composer des poèmes et des chansons qui, souvent, sont des satires de la hiérarchie catholique, mais aussi des hymnes célébrant la vie, comme les poèmes Carmina Burana.

L’auteur anime Trésor de la musique classique, le dimanche et le mercredi à 21 h sur les ondes de Radio Taïga.