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le Mercredi 25 septembre 2019 4:44 | mis à jour le 21 mars 2025 15:44 Actualités

Admissions scolaires : Caroline Cochrane change de ton

Admissions scolaires : Caroline Cochrane change de ton
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Bien qu’elle demeure partagée sur la nécessité de permettre l’admission de non ayants-droits à l’école francophone, la ministre sortante de l’Éducation et candidate aux élections territoriales dans la circonscription de Range Lake, Caroline Cochrane, suggère de sonder les francophones sur la question et s’engage à représenter la volonté de la communauté.

C’est la réponse qu’a fournie Mme Cochrane à une question portant sur l’enjeu des admissions scolaires qui figurait dans un questionnaire envoyé par les médias francophones à tous les candidats aux élections législatives territoriales.

À la question « À votre avis, à qui devrait incomber la responsabilité de déterminer qui est admissible à l’éducation en français langue première et pourquoi? », celle qui sollicite un second mandat dans la circonscription de Range Lake répond :

L’approche conciliante la candidate Cochrane détone avec celle, butée, de la ministre. En tant que ministre, Caroline Cochrane avait appliqué de façon stricte la directive adoptée en 2016 qui énonce les critères pour l’admission à l’école francophone d’élèves qui ne sont pas explicitement visés par les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés sur l’instruction dans la langue de la minorité (dits « non ayants-droits »). Cette directive accorde à la ministre le fin mot des admissions.

Plus tôt cette année, cet entêtement lui avait été reproché par la Cour suprême des TNO dans un jugement sur une requête en révision d’un refus d’admission. La décision de la Cour a été portée en appel par le gouvernement des TNO en juillet.

Le ministre sortant de la Justice, Louis Sebert, candidat à la réélection dans le comté de Thebacha, a, lui aussi répondu au questionnaire des médias francophone. La réponse laconique du candidat à la question des admissions scolaires demeure semblable à celle défendue par son ministère pour appuyer la requête en appel.

Une politique qui déplait

La branche d’olivier tendue par la ministre tranche néanmoins avec le sentiment général des autres candidats des circonscriptions de Yellowknife qui condamnent en bloc la façon dont le ministère a appliqué la directive sur les admissions scolaires.

L’adversaire de Mme Cochrane dans le comté de Range Lake, Hughie Graham, croit que la Commission scolaire francophone des TNO devrait être libre de déterminer elle-même quels élèves elle admet.

Le député sortant de Yellowknife North, Cory Vanthuyne, estime pour sa part que si plus de marge de manœuvre doit être accordée à la CSFTNO, ilimporte de s’assurer que les écoles de langue françaises conservent leur caractère distinctif.

Son adversaire Rylund Johnson affirme quant à lui que la contestation judiciaire est une avenue caduque.

L’autre candidate de la circonscription, Jan Valillee, prend la défense de l’autonomie des commissions scolaires.

Dans Kam Lake, le député sortant, Kieron Testart, s’engage à abolir la directive ministérielle sur les admissions scolaires.

Sa rivale, Cherish Winsor, suggère plutôt de réviser la directive afin que l’admission des non ayants-droits soit régie par un comité où siègeraient des représentants de la CSFTNO, de la communauté franco-ténoise et du gouvernement.

Dans Great Slave Lake, les deux candidats, Patrick Scott et Katrina Nokleby s’entendent pour dire que la commission scolaire devrait pouvoir décider qui elle admet dans ses écoles. Scott suggère que l’enjeu revêt aussi un aspect économique puisque les admissions influencent les budgets respectifs des commissions scolaires. Nokleby rejette l’idée que l’éducation en français coute plus cher à l’État en rappelant que le gouvernement bénéficie d’un financement fédéral pour l’éducation dans la langue de la minorité.

Les députés sortants de Yellowknife Centre et de Frame Lake, Julie Green et Kevin O’Reilly, prennent aussi le parti de la commission scolaire et suggèrent tous les deux de s’inspirer du modèle du Yukon, où l’admission des non ayants-droits est régie par un comité aviseur.

Arlene Haché, qui tente à nouveau sa chance dans Yellowknife Centre, dénonce le gaspillage de fonds publics que constitue l’acharnement judiciaire du gouvernement. Son rivale, Thom Jarvis est du même avis.

Pour Caroline Wawzonek qui se présente dans la circonscription de Yellowknife South, un réajustement de la directive et de son application est de mise.

« Un enjeu de Yellowknife »

Aucun candidat des deux circonscriptions de Hay River, où se trouve une école de langue française, n’a répondu au questionnaire des médias francophones.

Dans les collectivités où il n’y a pas d’école de langue française, l’enjeu soulève moins les passions. Le candidat dans la circonscription de Thebacha Don Jaque admet ne pas être très au courant de la question.

Don Jaque se dit prêt à rencontrer les leadeurs franco-ténois pour se familiariser avec le dossier.

Denise Yuhas y voit un dialogue de sourds.

Le député sortant de Nahendeh, Shane Thompson, prône quant à lui l’autonomie de la commission scolaire.

Les réponses des candidats seront publiées dans leur entièreté dans l’édition du 27 septembre de L’Aquilon.