Elle mesure 7,6 mètres de long. L’artiste, Michel Labine, attend la reconnaissance officielle du Livre Guinness des records.
L’artiste souhaite que la raquette reste à Fort Smith afin d’augmenter l’activité touristique de la ville.

La Gendarmerie royale du Canada est allé chez l’artisan pour confirmer les dimensions de la raquette. (Courtoisie Michel Labine)
Michel Labine est confiant. Le record du monde est pour l’instant attribué à une raquette de trois mètres, mais l’artiste de Fort Smith a décidé de tout faire pour surpasser cette prouesse, en construisant une raquette de 7,6 mètres. L’officialisation du record Guinness doit arriver ce vendredi 30 septembre, ou en début de semaine suivante.

Il a fallu quatre semaines pour travailler
« mais ce n’était pas à temps plein », dit-il. L’artiste dit avoir eu besoin de 32 mètres de bois de frêne et, entre autres, de 176 mètres de cuir brut de bison pour faire les lacets.
Ce matériau coutait cher, mais Labine se dit très reconnaissant du soutien apporté par le Conseil des Arts du TNO. « Ils m’ont donné des fonds pour m’aider à acheter des matières premières pour fabriquer la raquette. C’était très encourageant, car je n’étais pas en mesure de payer moi-même : le bois m’a couté 2500 $ et le cuir de bison plus de 1000 $ », rapporte le résident de Fort Smith.
L’artisan de Fort Smith reconnait que le plus difficile a été le laçage.
(Courtoisie Michel Labine)
La tâche n’était pas facile. « C’était difficile de maintenir le motif original à cause de la grandeur de la raquette », explique l’artisan. Il rapporte également avoir eu besoin de faire plusieurs calculs, et que la construction a été réalisée après plusieurs tentatives, pour refaire quelques parties.
« Chaque section m’a pris trois étapes, pour faire aussi proche possible que la [raquette] traditionnelle ». « Le plus difficile a été le laçage. C’était un défi, car je n’ai jamais rien fait d’aussi gros », détaille l’artisan.
Michel Labine a beaucoup d’expérience dans la fabrication de raquettes classiques où « on lace traditionnellement entre les genoux et l’on regarde droit ». Mais dans ce projet, les dimensions étaient différentes. « Il faudrait que je mesure 60 pieds pour mettre ça entre mes genoux et les regarder, précise-t-il. Donc je regardais juste de côté, et ça devenait très difficile de voir où le fil devait aller ».

L’artiste Michel Labine a beaucoup d’expérience dans la fabrication de raquettes classiques. (Courtoisie Michel Labine)
C’est sa femme qui l’a aidé à relever le défi. Elle est apparue avec une échelle et a commencé à prendre des photos d’en haut, afin que l’artiste puisse avoir une meilleure vue. « Ça a fait une grosse différence, remarque l’artiste. On a pu identifier les erreurs ».
Après avoir été verni et fini, Michel Labine a procédé à l’obtention des formalités pour voir la raquette confirmée par le Livre Guinness des records. Il a reçu la Gendarmerie royale du Canada chez lui pour confirmer les dimensions et faire une vidéo qui atteste la véracité. La reconnaissance officielle devrait arriver à tout moment.
Maintenant, Michel Labine veut que la raquette soit exposée en permanence « pour le plaisir de tous ». Il dit avoir déjà reçu des propositions pour vendre l’œuvre, mais il préfère ne pas le faire. « Une épicerie du Nouveau-Brunswick m’a approché et m’a demandé si je voulais la vendre et si je pouvais le leur expédier. Un opérateur touristique de Yellowknife m’a également demandé s’il pouvait l’acheter pour son entreprise touristique, mais j’ai refusé », dit-il.
L’artiste souligne qu’il est important que la raquette reste à Fort Smith : « Pour deux raisons : une pour laquelle je me réjouis, parce que les gens vont venir ici, voir cette raquette et rencontrer la personne qui l’a construite. Et si c’est à Yellowknife, ils ne vont pas rencontrer le gars, alors c’est important. La deuxième raison est que je veux vraiment l’offrir à la communauté. Je veux que notre communauté et nos gens en bénéficient. Les magasins et tout le reste vont en profiter si les touristes passent un peu plus de temps ici ».

« C’était difficile de maintenir le motif original à cause de la grandeur de la raquette », explique-t-il. (Courtoisie Michel Labine)
Michel Labine croit que les gens aiment voir ce genre d’objets, et énumère le cas de l’œuf à Vegreville, en Alberta, ou de la Big Goose à Wawa, en Ontario. « Cela va inciter les touristes à venir ici », estime-t-il. « Les gens ont ces endroits sur leur liste de choses à faire, donc cela pourrait amener des touristes à Fort Smith. »
L’artiste a également reconnu le soutien qu’il a reçu du reste de sa communauté : « Ils sont étonnés par le fait que je l’ai fait et la façon dont je l’ai assemblé. Ils sont très encourageants, j’ai eu des gens qui m’ont rendu visite presque tous les jours pour voir ce que je faisais quand je travaillais dessus ».
Pour l’instant, l’endroit où exposer la raquette n’a pas encore été décidé. Selon Michel, « ça doit être un coin accessible au public ».