En 1858, alors qu’Antonin Dvorak étudiait la théorie et la composition musicale classiques à l’école d’orgue, il est approché par Karel Komzak, un assistant éducatif de l’école, pour rejoindre un nouvel orchestre qu’il était en train de former. Acceptant l’invitation, Dvorak devient altiste au sein de l’orchestre, dirigé par Komzak, qui se produisait régulièrement lors d’évènements à Prague, la capitale du Royaume de Bohème, célèbre pour ses rues bordées de châteaux médiévaux et de ponts sur la rivière Moldau.
Dans les années 1850, Prague était déjà un centre musical animé, tant pour la musique classique que pour la musique populaire, avec une richesse de mélodies et de rythmes issus des communautés tchèques, germaniques et juives. Cette diversité musicale a influencé le développement de Dvorak, lui offrant un terreau fertile pour analyser, reproduire et innover, notamment pendant son temps au sein de l’orchestre de Komzak. Ce dernier a joué un rôle crucial dans l’évolution de la musique classique tchèque, marquant la transition du romantisme au modernisme.
En 1860, un an après la graduation de Dvorak, la Diète de Prague, un parlement tchèque établi par décret de l’empereur François-Joseph, a acquis un terrain sur les rives de la Vltava pour y construire le Théâtre Provisoire Tchèque. Cette institution, qui deviendra en 1881 le Théâtre National, est devenue un pilier de la Renaissance tchèque. En 1862, l’orchestre de Komzak est officiellement intégré à l’orchestre du théâtre.
La construction du Théâtre Provisoire marque une nouvelle ère pour la musique classique à Prague, aux côtés du Conservatoire de musique et du Théâtre des États. Alors que ce dernier, construit au début du XVIIIe siècle, promouvait les œuvres des grands compositeurs européens en langues allemande, italienne, française et anglaise, le Théâtre Provisoire a commencé à promouvoir les œuvres de compositeurs tchèques en langue tchèque. Sous la direction de Jan Nepomuk Mayr puis de Bedrich Smetana, Dvorak a travaillé comme premier violon, tout en jouant de l’alto au sein de la section des cordes.
