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le Jeudi 30 mai 2024 21:38 | mis à jour le 21 mars 2025 11:18 Actualités

L’aube du modernisme dans la musique classique 17

L’aube du modernisme dans la musique classique 17
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Le poème symphonique « Prélude à l’après-midi d’un faune » a commencé à être composé par Claude Debussy en 1892, et sa première exécution a eu lieu en 1894 par l’orchestre de la Société nationale de musique. Cette pièce n’est pas seulement l’une des compositions les plus courtes et les plus belles de l’histoire de la musique classique, mais elle est également l’un des piliers fondamentaux de la période de modernité de la musique classique, cristallisant deux grands mouvements artistiques : le symbolisme et l’impressionnisme.

Le symbolisme est un mouvement intellectuel artistique émergeant en France au milieu du romantisme, en contraste avec les mouvements naturaliste et réaliste. Son principal représentant est Émile Zola. Leur principe philosophique était que la représentation artistique ne doit pas principalement découler des émotions de l’artiste, mais plutôt refléter objectivement la nature. Ce mouvement, auquel Claude Debussy adhérait, était représenté par les écrits poétiques de Stéphane Mallarmé, le poète qui a écrit l’églogue « L’Après-midi d’un faune », poème évoquant les beautés des nymphes de la nature.

La force intellectuelle de ce mouvement artistique converge avec l’impressionnisme, un mouvement artistique des peintres qui est apparu à Paris au cœur du romantisme. Les techniques utilisées par ces peintres sont caractérisées par de petits coups de pinceau pour distribuer les pigments dans leurs nuances de couleurs, créant ainsi des volumes qui reflètent la lumière de manière multidimensionnelle sur la toile. Parmi les principaux représentants de ce mouvement, on trouve Claude Monet, Edgar Degas et Paul Cézanne.

Dans la convergence de ces mouvements, Claude Debussy compose « Prélude à l’après-midi d’un faune » en déstructurant les vers écrits par Stéphane Mallarmé pour capturer leur atmosphère. Pour les représenter, il commence son œuvre par une mélodie jouée par l’une des trois flutes, accompagnée de douces harmonies interprétées par un cor anglais, des paires de hautbois, harpes, clarinettes, cymbales et bassons.